L’école Baril sera reconstruite

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) entend démolir et reconstruire l’école Baril située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Elle a fait part de ses intentions jeudi matin bien qu’elle ne se soit pas encore entendue avec le gouvernement du Québec à propos d’une aide financière.

«Nous allons de l’avant, affirmé le président de la CSDM, Daniel Duranleau. (…) Les questions financières ne pourront pas empêcher l’annonce d’aujourd’hui [jeudi].»

Le cabinet de la ministre de l’Éducation, des Loisirs et des sports, Marie Malavoy, a indiqué que la CSDM pourra financer son projet à partir sur plan quinquennal d’immobilisations qui est présentement en cours d’élaboration. «Mais ce ne sera pas de nouveau fonds comme cela a été le cas pour l’école Saint-Gérard», a précisé l’attaché de presse de la ministre, Mathieu Le Blanc.

L’école Baril est fermée depuis le mois de juin 2011 en raison d’importants problèmes de moisissure. Les coûts de démolition et de reconstruction sont estimés à 16M$. La CSDM prévoit que la nouvelle école pourra accueillir 500 élèves. Actuellement, 191 enfants fréquentent l’école Baril.

M. Duranleau n’a pas voulu se prononcer sur la possibilité que la nouvelle école puisse accueillir des jeunes des écoles Hochelaga et Saint-Nom-de-Jésus qui sont aussi fermées pour cause de moisissure. Un comité de suivi fera une recommandation à ce sujet. «On fera un choix davantage pédagogique que financier», s’est contenté de dire le président de la CSDM.

Plusieurs étapes restes à franchir avant que la nouvelle école Baril ouvre ses portes, notamment le lancement d’appels d’offres, l’obtention de permis de démolition et la réalisation des plans et devis. L’échéancier n’a été défini.

L’Alliance des professeurs de Montréal a réagi prudemment à l’annonce de la CSDM. «Pour la communauté, ça semble une bonne nouvelle, mais on ne sait pas d’où va venir l’argent», a fait savoir le président du syndicat, Alain Marois. Il soupçonne la CSDM de vouloir «calmer le jeu». Récemment, des employés de la CSDM et des parents d’élève ont manifesté leur exaspération devant l’état de détérioration des écoles montréalaise en réclamant des investissements massifs de Québec.

Les parents se sont quant à eux réjouis de l’annonce la CSDM. «Enfin, s’est exclamé la présidente du conseil d’établissement de l’école Baril, Diane Beaudet. On est tellement content.» Elle s’est toutefois dite inquiète du sort des enfants. Après l’annonce de la fermeture de leur école, ils ont été transportés à l’école Hochelaga où la qualité de l’air faisait aussi défaut. Ils suivent aujourd’hui leurs cours à l’école Louis-Riel où des problèmes de qualité de l’air ont aussi été constatés. Selon Mme Beaudet, environ un enfant sur trois éprouve encore aujourd’hui des troubles respiratoires. «C’est très préoccupant», a-t-elle dit, précisant du même souffle que le lien entre ces problèmes de santé et l’école Louis-Riel n’a pas été démontré. Des enfants souffrent aussi d’anxiété et de problème de concentration à cause du déménagement de leur école.

Le président de la CSDM a fait savoir que les travaux de nettoyage des conduits de ventilation à l’école Louis-Riel se poursuivaient jusqu’à la mi-mars. Ils sont toutefois terminés dans les locaux qui accueillent les élèves de l’école Baril. Des tests de la qualité de l’air y ont été effectués la semaine dernière, mais les résultats n’ont pas été remis à la CSDM.

D’autres démolitions à venir?
Une équipe multidisciplinaire sera mise sur pied par la CSDM pour examiner le sort qui attend les écoles Saint-Nom-de-Jésus et Hochelaga, qui sont aussi rongées par la moisissure.

• «Elle va nous présenter des scénarios d’utilisation de chacun des bâtiments», a expliqué le président de la CSDM, Daniel Duranleau.
• De telles évaluations ont été faites pour les écoles Saint-Gérard et Baril et elles ont concluent que les bâtiments devaient être détruits.
• Les travaux de cette équipe commenceront au mois d’avril.
• Le budget qui sera accordé à cette équipe multidisciplinaire n’a pas été déterminé.