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Le projet d’autos en libre-service ne fait pas l’unanimité

Photo: Denis Beaumont/Métro

Alors que la Ville de Montréal a annoncé la tenue rapide d’une consultation publique sur un futur système de voitures en libre-service, l’industrie du taxi se dit déjà consternée par le projet.

Si tout se passe comme prévu, Montréal offrira d’ici la fin de l’année plus de 300 véhicules en libre-service (VLS) sur son territoire. C’est ce qu’a déclaré mardi le responsable des transports à la Ville, Réal Ménard, expliquant du même souffle qu’une consultation publique sur le déploiement d’un tel système débutera en juin. Les recommandations sont attendues au courant de l’été, afin d’implanter le projet avant les élections municipales, a laissé entendre M. Ménard.

Deux entreprises, Communauto et Car2go, ont déposé des projets suggérant un système de VLS. «L’idée est d’offrir un service de voitures, qui ne sont pas rattachées à des stations de location précises, sans besoin de réservation», a expliqué Marco Viviani, directeur développement et relations publiques chez Communauto. Ce dernier a affirmé que les tarifs d’utilisation seraient de 0,35$ la minute, alors que Car2go exige plutôt 0,38$ pour ses services existants à Toronto, Vancouver et Calgary.

«Le projet vise à réduire la dépendance à l’automobile», a expliqué M. Ménard, énumérant les résultats d’une étude menée par Polytechnique qui démontre que les personnes abonnées à un service de VLS se déplacent quatre fois moins en voiture que leurs voisins possédant un véhicule.

Une autre étude, produite par Communauto, avance qu’un système de VLS permet de remplacer de 8 à 10 véhicules privés. Certains voient cette analyse d’un mauvais œil, comme Dory Saliba, président du Comité provincial de concertation et de développement de l’industrie du taxi (CPCDIT). «Ce projet est une catastrophe pour l’avenir des taxis et nous nous mobiliserons contre», a-t-il lâché, ajoutant que chaque voiture en libre-service entre en compétition directe avec un taxi. Pour M. Saliba, l’industrie du taxi subit encore les contrecoups de la crise financière, en plus d’avoir été affectée par BIXI et la ligne d’autobus directe vers l’aéroport.

Si le projet va de l’avant, la ville de Montréal devrait s’assurer de compenser les pertes de l’industrie du taxi en achetant un minimum de 800 taxis, estime le président du CPCDIT. «C’est le minimum nécessaire pour éviter de porter un trop gros coup à l’industrie», croit M. Saliba, qui rappelle qu’un taxi coûte en moyenne  200 000$ l’unité incluant les permis.

Le président directeur général de Taxi Diamond, Dominique Roy, a exprimé une opinion plus nuancée. «Avant de nous prononcer sur ce projet, nous attendrons d’avoir plus de détails.»

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