Benoît Berthiaume : «Être créatif c’est organiser le chaos»

Pour aider les entreprises à conjuguer défis commerciaux et solutions créatives, la conférence C2MTL met à leur profit le jus de cerveau de personnalités de renommée mondiale. Métro s’est entretenu avec Benoît Berthiaume, le PDG de la conférence, qui espère les voir s’enraciner dans le fertile terreau montréalais de l’innovation.

À l’étranger, on parle beaucoup de Toronto et de Vancouver quand on évoque les métropoles canadiennes. Pourquoi organisez-vous cette conférence à Montréal?
Pour combattre la morosité… En fait, Montréal est une ville attrayante, et non rayonnante comme Paris ou Londres. Beaucoup de gens ont cru que Montréal devait se doter d’une mission économique, d’où la création de C2MTL. On ne peut pas miser sur la productivité comme le font les pays asiatiques, alors, notre dernière arme dans la guerre économique, c’est l’innovation.

Croyez-vous que les entreprises qui viennent à la conférence peuvent s’enraciner à Montréal?
C’est un objectif à long terme, soit trois ou cinq ans. L’an dernier, les compagnies d’ici nous ont dit qu’elles menaient des pourparlers avec des entreprises internationales à hauteur de 185 M$. À terme, des entreprises pourraient bien établir leur siège social ou une de leur filiale à Montréal, ce qui créerait de l’emploi, comme Ubisoft a su le faire.

Les Montréalais sont-ils aussi attirants que leur ville?
En fait, c’est un secret mal compris. Ce qui est attirant, chez les Montréalais et les Québécois, c’est ce qu’ils sont. Partout dans le monde, on dit qu’on est avenant, drôle, sociable. Il faut miser là-dessus. Je ne comprends pas que l’industrie touristique ne se concentre pas sur cet aspect.

On connaît le Cirque du Soleil (divertissement), Sid Lee (publicité), Ubisoft (jeux vidéo) : la créativité est-elle réservée à ce type de compagnie?
La créativité est une compétence de leadership et non un produit. Il peut et doit y en avoir dans la finance, l’ingénierie, et même la médecine.

Comment s’exprime-t-elle dans les métiers «traditionnels»?
Par la recherche de solutions. On doit penser différemment et rapidement, et faire des liens entre des domaines différents pour optimiser une problématique. À C2MTL, on fait une conférence mondiale pour faire tomber les barrières entre les grappes industrielles.

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Comment peut-on être créatif en politique?
La première chose que je ferais, c’est mettre à l’avant-plan les communications. Ça devrait être la locomotive des politiciens. Ils doivent penser aux besoins de la population, puis bien communiquer leurs idées. Mais ça prend beaucoup de courage parce que les gens veulent tous penser de la même façon.

Envisagez-vous la mairie de Montréal?
Jamais de la vie. Je ne suis pas masochiste. (Rires) C’est triste, il pourrait y avoir des candidats intéressants, mais c’est compliqué parce que ça finit toujours mal.

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En rafale

• À Montréal, dans quel quartier fait-il bon être créatif? (Sourire) Griffintown, le quartier de l’innovation, parce que c’est un quartier en devenir.
• La saison la plus créative? Le printemps, particulièrement les 21, 22 et 23 mai. (Rires)
• Un truc pour devenir créatif? Être audacieux. Provoquer des situations. Essayer des choses.
• Un truc pour le rester? Lire et voyager.

L’événement C2MTL se déroulera du 21 au 23 mai à l’Arsenal. L’événement, qui propose un tarif préférentiel pour les étudiants, affichera bientôt complet.