Le bac-sac a la vie dure

L’avenir du bac vert est-il vraiment dans le bac-sac? C’est ce qu’on peut se demander en parcourant la rue Saint-Urbain, où les deux tiers des contenants sont déjà endommagés.
Sur la trentaine de contenants inspectés, près de vingt commençaient à se déchirer ou avaient un couvercle en­dommagé. Le prototype n’est pourtant testé que depuis le mois de juillet. «Attendez de voir l’hiver : quand les Bombardier vont s’attaquer au déneigement des trottoirs, ça va faire du dégât», lance un col-bleu chargé de la collecte du recyclage.

Des sacs plastiques à la rescousse?
Le contenant a été imaginé pour offrir une meilleure contenance que les bacs et éviter que les papiers ne s’envolent. Cependant, les cols-bleus le trouvent trop haut. «Pour le vider, il faut tenir la poignée d’une main et la base de l’autre, mais comme il est trop grand, c’est dur pour les épaules», confie un autre col-bleu qui préférerait qu’on utilise des sacs plastique, comme dans l’arrondissement de Ville-Marie.

Une option que n’envisage pas la Ville de Montréal. «Le produit est encore en phase de développement, c’est normal d’avoir des ajustements à faire», indique Valérie De Gagné, l’une des porte-parole de la Ville. Elle précise que des études sont en cours et que la Ville est «consciente et préoccupée», mais qu’il faut attendre la fin des tests hivernaux pour se faire une idée définitive.

Une fausse bonne idée?
Pour imaginer le nouveau bac, la Ville a organisé un concours de design gagné par Claude Mauffette. Une méthode qui ne fait pas l’unanimité. «Les industriels hésitent à livrer leurs secrets aux designers car ils ne seront pas forcément retenus. On se retrouve avec de beaux produits, mais qui ne sont pas forcément conçus pour durer ou être produits à grande éch­elle», dit un industriel préférant garder l’anonymat.