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Pont Champlain: il y aura un péage, dit Ottawa

QUÉBEC – Même si Québec n’en veut pas, Ottawa n’en démord pas: le prochain pont Champlain sera pourvu d’un péage, point à la ligne.

Le gouvernement fédéral n’a pas mis de temps à réagir aux exigences formulées par le ministre québécois des Transports, Sylvain Gaudreault.

Dans une lettre adressée jeudi à son homologue fédéral, Denis Lebel, M. Gaudreault définit le pont de ses rêves, le scénario idéal tel qu’envisagé par le gouvernement Marois: le futur pont doit intégrer un train léger, il ne doit surtout pas comporter de péage et il doit être entièrement à la charge du gouvernement fédéral.

Selon M. Gaudreault, le péage «suscite d’importantes inquiétudes» en matière d’équité, ainsi qu’en ce qui a trait à ses impacts sur la mobilité et sur les autres liens avec la Montérégie. Le gouvernement Marois exige plutôt qu’Ottawa assume la totalité de la facture, qui est estimée entre 3 et 5 milliards $.

Or Ottawa n’a pas l’intention de plier. Par la voix de son attachée de presse, le ministre Denis Lebel a réagi vendredi. Marie-Josée Paquette a rappelé que dès l’annonce du projet de remplacement, en octobre 2011, M. Lebel avait été catégorique.

«Le ministre a été clair lorsqu’il a annoncé la construction du nouveau pont sur le Saint-Laurent (…), a dit Mme Paquette. Il sera fait en partenariat public-privé (PPP) et il sera doté d’un péage. Il est trop tôt pour spéculer sur les montants du péage ou sur les détails du PPP, parce que le ministre attend toujours le dossier d’affaires préparé par le consortium dirigé par PricewaterhouseCoopers qui lui sera remis cet automne.»

C’est un nouvel épisode dans le contentieux Québec-Ottawa, qui oppose le gouvernement Marois et les conservateurs de Stephen Harper. Le remplacement du pont, qui est de responsabilité fédérale, a déjà fait l’objet d’escarmouches entre les deux gouvernements. Québec veut avoir son mot à dire sur cet axe de transport névralgique pour la métropole.

Dans sa lettre, M. Gaudreault confirme par ailleurs formellement que son gouvernement veut implanter un système de train de banlieue sur le pont. Le fédéral n’est pas contre, mais il faudra que Québec choisisse et mette de l’ordre dans ses priorités.

«Le gouvernement fédéral est ouvert à financer le projet de transport en commun sur le pont, mais le gouvernement du Québec devra le prioriser dans les enveloppes d’infrastructures existantes, a déclaré Mme Paquette. Le transport en commun pourrait être financé dans le Fonds Chantier Canada qui a été annoncé dans le Plan d’action économique 2013.»

Enfin, Québec réclame aussi le lancement d’un concours international d’architecture, afin que le futur pont soit un ouvrage d’art, en conformité avec le statut de ville de design obtenu par Montréal auprès de l’UNESCO. Là-dessus, rien n’est encore arrêté au fédéral; il y a trois scénarios possibles et ils sont à l’étude, a précisé Mme Paquette.

«Les options seront développées selon trois types de processus, soit le dialogue compétitif, le concours d’architecture et d’ingénierie et le PPP bonifié, a-t-elle expliqué. Le comité doit remettre (au ministre) un rapport pour considération à la fin de l’été. Le processus suit son cours.»

Enfin, Mme Paquette a indiqué que Denis Lebel allait répondre par lettre à son homologue du Québec. Le ministre Gaudreault a refusé les demandes d’entrevue vendredi.

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