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Le Golden Square Mile surveillé

L’arrondissement de Ville-Marie a rejeté, la semaine dernière, le projet de développement immobilier prévu sur le site de la maison Redpath. Les opposants au projet, qui aurait entraîné l’érection d’une construction haute de 25 m sur l’avenue du Musée, ont poussé un soupir de soulagement. Mais il semble que la guerre ne soit pas encore gagnée.

Le directeur des politiques chez Héritage Montréal, Dinu Bumbaru, a révélé que d’autres projets immobiliers pourraient faire surface dans le secteur du Golden Square Mile et raviver le débat sur les hauteurs permises. «On nous parle de maisons qui ont été achetées et qui sont en attente de développement, notamment sur la rue de la Montagne, a indiqué Dinu Bumbaru. Dans le cas particulier de l’avenue du Musée, les frères oblats possèdent un important bâtiment, un peu au sud de la maison Redpath, pour lequel un processus de vente a été enclenché.»

La décision rendue dans le dossier de la maison Redpath pourrait ainsi revêtir une importance capitale. «Le risque de créer un effet domino était bien réel, a expliqué M. Bumbaru. Si l’arrondissement avait accepté le projet des propriétaires de la maison Redpath, cela aurait créé un précédent préoccupant.»

Pour l’instant, l’avenue du Musée a conservé l’échelle qui était la sienne dans les belles années du Golden Square Mile. «C’est particulier à cette rue, a rappelé le directeur des politiques chez Héritage Montréal. Les rues Drummond et de la Montagne, elles, ont été endommagées (sic) avec la construction, dans les années 1970, de nombreuses conciergeries [de grandes tours à appartements, NDLR].»

Dinu Bumbaru espère que la Ville de Montréal tirera des leçons de la saga de la maison Redpath, qui dure depuis 1986, et qu’elle sera plus proactive à l’avenir. «Il y a eu beaucoup de passivité dans le cas de la maison Redpath, a-t-il déploré. La Ville n’aurait pas dû attendre 25 ans et que la mauvaise volonté germe. Elle doit se rendre compte qu’elle aurait pu être beaucoup plus directive.»

La révision du plan d’urbanisme, qui devrait être adoptée par la Ville en 2012 ou 2013, pourrait être l’occasion pour l’administration municipale de définir des balises précises qui permettraient de mieux encadrer les projets à venir. Elle offrira aussi l’occasion de clarifier certaines contradictions qui existent toujours entre le plan directeur de la Ville et les règlements d’urbanisme. Par exemple, dans le Golden Square Mile, le plan directeur prévoit des hauteurs maximales de 25 m, alors que le règlement d’urbanisme limite les constructions à 16 m.

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