Contre la fermeture d’un autre bureau de poste à Montréal

La fermeture d’un 11e comptoir postal dans la région de Montréal en moins de deux ans indigne le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) et des députés du Nouveau Parti démocratique (NPD). Ils dénoncent une diminution de la quantité et de la qualité des services postaux offerts aux citoyens.

La fermeture prochaine du bureau situé au 1323, rue Saint-Jacques, proposée par Postes Canada le 3 juillet dernier, forcera les résidants et les petites entreprises de ce quartier à se déplacer environ 1 km plus loin pour obtenir des services similaires. Il s’agit de la 19e fermeture du genre au Québec, et la 37e au Canada, depuis 2012.

«Je suis très fâchée que ça ferme, a indiqué Ileana Georgescu, une dame de plus de 50 ans qui réside en face du comptoir postal menacé. À l’avenir, je devrai transporter les colis lourd dont j’ai manqué la livraison sur une plus grande distance.»

Tyrone Benskin, le député néo-démocrate de Jeanne-Le Ber, croit que le bureau de poste répond à un besoin réel. «Ça n’a pas de sens de fermer un bureau de poste dans une communauté qui grandit, a souligné M. Benskin. Il y a beaucoup de petites entreprises qui envoient des colis et énormément de nouveaux condos se construisent dans Griffintown.»

Le déplacement de ces services vers des commerces privés comme les dépanneurs et les pharmacies inquiète particulièrement Alexandre Boulerice, député de Rosemont–La Petite-Patrie et porte-parole du NPD en matière de travail. «On remplace de bons emplois, avec des régimes de retraite et des salaires adéquats, par des emplois précaires, rémunérés à peine au-dessus du salaire minimum», a déploré M. Boulerice. «Ces employés n’ont pas la même formation et les mêmes compétences que ceux de Postes Canada, dont plusieurs ont des dizaines d’années d’expérience», a ajouté Alain Duguay, président de la section locale du STTP.

Postes Canada justifie de telles coupures par le déclin des envois de lettres par la poste. «Les revenus de nos 6 400 bureaux de poste ne sont pas suffisants pour payer nos opérations, a soutenu Anik Losier, porte-parole de Postes Canada. On essaie donc de faire des gains d’efficacité.»

Elle rappelle que la fermeture du bureau de la rue Saint-Jacques n’est pas définitive. Les citoyens ont jusqu’au 3 août pour envoyer leurs commentaires à Postes Canada via son site web ou par courrier. «On veut savoir comment cette fermeture affectera les citoyens, explique Mme Losier. Toute information pertinente sera prise en compte dans notre décision», explique Mme Losier.

Consultations
Alain Duguay, le président de la section locale du STTP, déplore le fait qu’une seule proposition de fermeture a été annulée dans les dernières années à
la suite de consultations.

• Il encourage tout de même les résidants affectés par cette situation à envoyer leurs commentaires à Postes Canada, ainsi qu’à signer une pétition adressée au ministre des Transports du Canada.