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Là, ça tombe bien mal…

Le pont Champlain est tout poqué. Le pont Mercier tombe en morceaux. Le pont Victoria fait bien ce qu’il peut avec ses deux travées grillagées, mais le pauvre, il a été construit au temps des charrettes à bœufs. Alors, pour traverser de la Rive-Sud à Montréal (ou vice-versa), il ne reste qu’une seule solution : le pont Jacques-Cartier qui, en principe, est libre de toute contrainte. Je dis bien en principe…

Parce qu’il y a un problème. Et pas le moindre, voyez-vous. Le problème, c’est de s’y rendre! Trois fois la semaine dernière, je me suis bêtement fait prendre comme une souris dans un labyrinthe. Trois fois, et même pas durant les heures de pointe par-dessus le marché. D’ouest en est, ce n’était ni plus ni moins que l’enfer. La rue Sherbrooke était réduite à une seule voie parce qu’on y faisait des travaux. La rue Ontario, quant à elle, était engorgée comme une bécosse bouchée. Restait donc la rue Sainte-Catherine. Sauf qu’elle était fermée pour l’été entre Berri et Papineau, pour permettre une fois de plus aux tenanciers de bars et de restos d’y aménager des terrasses. Trouvez l’erreur.

Je crains bien de perdre aujourd’hui quelques amis dans le Village, mais je vais poser la question poche : vu la situation d’urgence qui sévit sur la presque totalité des accès à l’île de Montréal, qu’est-ce qu’on attend pour rouvrir la rue? Ne serait-ce qu’en plein jour, pour remettre les barrières le soir venu, après 18 h 30. On pourrait même concéder les trottoirs pour aménager des terrasses de jour. Oui, je sais que les commerçants et le lobby des propriétaires de bar du coin ont une entente légitime avec l’administration municipale, ainsi que des commandites à respecter avec les brasseries, mais là, leur party estival tombe bien mal et cause un tort considérable à la collectivité.

Le réseau routier existe avant tout pour permettre la libre circulation des citoyens et des marchandises. Ces derniers jours, avec cette fermeture, on a bien compris que ce n’était plus le cas. La première leçon qu’on apprend dès qu’on est en âge de mettre le pied dehors, c’est que la rue appartient à tout le monde. Là, il serait temps que le gros bon sens reprenne le dessus et qu’on reconnaisse qu’il y a urgence. Un point c’est tout. C’est bien plate, mais parfois, faut c’qu’y faut.

Déjà que les banlieusards et même les Montréalais ont commencé à limiter leurs visites au centre-ville depuis le début du printemps, il faut immédiatement stopper l’hémorragie. Imaginez le portrait : des terrasses vides sur une rue déserte, ça serait d’une tristesse mes amis…

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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