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Des locataires sans chauffage sous zéro

Photo: Yves Provencher/Métro

Alors que le mercure chutait en dessous de zéro, les locataires des plus de 300 logements de deux immeubles de l’arrondissement Saint-Laurent étaient privés ce week-end de chauffage et d’eau chaude depuis près d’une semaine.

La situation commence tout juste à se rétablir.

«C’était l’enfer pour mes trois enfants. Les mains de mon bébé sont devenues bleues parce que le sol est très froid, s’est désolé Jaouad Alaoui, résident du 135, boulevard Deguire. On a tous dormi dans la même chambre pour essayer de se réchauffer.»

«Je pris congé pour chercher un nouveau logement, a de son côté confié Guettouche Mourad, visiblement fâché contre le propriétaire. Je veux déménager parce que c’est invivable ici avec des enfants. Ma petite fille de deux ans est déjà tombée malade.»

Les immeubles appartiennent à la compagnie torontoise CAPREIT, propriétaire de plusieurs immeubles à travers le Canada. Plus tôt ce mois-ci, elle a voulu remplacer les deux fournaises désuètes assurant le chauffage central. Mais, surprise, les travailleurs effectuant le changement ont détecté la présence d’amiante dans les salles mécaniques. La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) s’en est mêlée, ce qui a alors forcé l’arrêt des travaux et laissé l’immeuble dépourvu de système de chauffage.

L’arrondissement Saint-Laurent a reçu beaucoup d’appels de citoyens mécontents durant la fin de semaine. «CAPREIT aurait dû planifier davantage le remplacement des systèmes désuets, a estimé Paul Lanctôt, responsable des communications à l’arrondissement. Ce n’est pas quelque chose qu’on fait à la fin de l’automne!»

Lors des derniers jours, la compagnie a fourni des petites chaufferettes d’appoint aux locataires. Mais ces derniers ont trouvé la mesure insuffisante. «Ça a permis de faire monter la température à 15 ou 16 degrés Celsius, parce que sinon il faisait 10 ou 11 degrés, raconte M. Alaoui. On a aussi fait fonctionner le four pour se chauffer.»

Si la perspective que le problème se poursuive jusqu’à la mi-décembre avait été évoquée, une solution temporaire a finalement été mise en place lundi. Des analyses ont indiqué que l’amiante en question n’était pas dangereux. «Il y a eu le OK pour accéder à la salle mécanique et à l’heure où on se parle, un système de chauffage temporaire a été installé au 135 et le sera très bientôt au 155», a assuré M. Lanctôt.

Les inspecteurs de la ville ont mesuré que la température était remontée à 18,5 degrés Celsius au courant de la journée au 135 Deguire. L’eau chaude n’est toutefois pas encore revenue. «Elle est tiède et ce n’est pas confortable pour se laver. CAPREIT va devoir trouver une solution», a reconnu M. Lanctôt.

M. Lanctôt croit que la compagnie fait preuve de bonne foi dans ce dossier, travaillant avec la Ville à trouver des solutions. «Ce n’est pas un propriétaire qui nous cause souvent des problèmes», a-t-il plaidé.

L’arrondissement gardera toutefois le dossier à l’œil.

CAPREIT a refusé de répondre aux questions de Métro lundi.

Obligations
Selon la Régie du logement, un propriétaire est tenu par la loi «d’assurer à son locataire une température ambiante adéquate, quelle que soit la période de l’année».

  • Cette température doit se situer à un minimum de 21 degré Celcius.
  • En cas de panne ou de bris du système de chauffage, le propriétaire doit prendre les choses en main rapidement.

Passé mouvementé
En novembre 2008, une dalle de béton s’était effondrée au 135 boulevard Deguire, causant un mort. Les locataires de cet immeuble de même que ceux du 155 avaient dû être évacué. Une inspection réalisée par la Régie du bâtiment aurait révélé que leurs systèmes de chauffage étaient inadéquats.

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