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La réalité des enfants du monde exposée à la Tohu

Des enfants vivant dans les égouts de Roumanie, dans les gares des mégalopoles de l’Inde, dans les prisons des Philippines, dans les mines de soufre indonésiennes… autant de réalités choquantes immortalisées par le photographe français Paul-Antoine Pichard, qui dévoile sa nouvelle exposition à la Tohu dès la semaine prochaine. (Photos : Paul-Antoine Pichard)

Poussières de vies, c’est le nom donné aux enfants des rues au Vietnam, et aussi le titre de cette exposition saisissante, qui illustre la volonté de l’artiste de faire réagir.

Poussières de vie - Paul-Antoine PichardTout a commencé en Bosnie
Poussières de vies germe dans l’esprit de Paul-Antoine Pichard depuis 1995, époque où il s’est lancé comme jeune photographe engagé au cœur de la guerre de Bosnie-Herzégovine. «J’ai constaté l’indifférence des gens envers les enfants gitans. Puis, en parcourant le monde, j’ai vu l’indifférence de tous face aux jeunes dans la rue», raconte M. Pichard. Avant de se concentrer sur ce projet, il a réalisé l’exposition Mines d’ordures, qui raconte en photos le quotidien de ceux qui vivent dans les dépotoirs à travers le monde. Censée être présentée seulement deux mois à Montréal, l’exposition s’est prolongée plus de deux ans et a été présentée partout dans la province. «J’espère avoir un succès aussi fort qu’en 2007», avoue M. Pichard, confiant que les Québécois sauront apprécier des œuvres qui les sortent de leur quotidien confortable.

Poussières de vie - Paul-Antoine PichardDes images «douces», des textes violents
«On me reproche souvent d’esthétiser la misère, de faire des photos trop douces avec des faits choquants», explique M. Pichard.

Ce dernier reste indifférent aux critiques. «Mon but n’est pas de traumatiser, c’est plutôt de marquer les esprits et d’éveiller à l’urgence d’agir», dit-il, ajoutant du même souffle qu’il tient à ce que des jeunes de 12-13 ans soient en mesure de voir ses photos.

Lorsque l’image est trop brutale, comme certaines d’adolescents toxicomanes, M. Pichard utilise les mots pour décrire ce qu’il a vu et vécu. Dans Poussières de vies, il y a ainsi 17 textes «très durs» qui accompagnent les 70 clichés géants.

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Poussières de vie - Paul-Antoine PichardS’immiscer dans des lieux risqués
Après 20 ans sur le terrain, M. Pichard sait bien que ses reportages photo ne se réalisent jamais sans risques. «Je n’ai pas envie de mourir pour une photo, mais je fais le choix de me lancer dans des aventures parfois périlleuses», admet-il. Pour réussir ses clichés, il doit quotidiennement jongler avec les autorités, les trafiquants. La collaboration avec les organismes non gouvernementaux (ONG) est essentielle, ajoute-t-il. Par exemple, c’est un avocat d’un ONG à Manille, aux Philippines, qui a réussi à convaincre une directrice de prison de mineurs de laisser M. Pichard photographier durant trois jours les jeunes prisonniers.

Poussières de vie - Paul-Antoine PichardDes pistes de solution
Même si les sujets présentés dans Poussières de vies dévoilent pour la majorité des enfances bafouées, le photographe a tenu à montrer que des solutions sont possibles.

«Pour donner un peu d’espoir à tous, j’ai tenu à montrer un super projet d’orphelinats en Mongolie. Plus de 500 orphelinats ont été construits à même les fonds publics, dans des locaux magnifiques et dans de bonnes conditions d’éducation. Les enfants ont la chance de réussir leur vie dans ces conditions», raconte-t-il.

Selon M. Pichard, ce n’est pas en laissant les jeunes dans la rue qu’on aide notre société. «Il faut les encadrer, les soigner. Même si chaque pays a ses problématiques particulières, tout est une question de volonté», croit-il fermement.

Poussières de vies
À la Tohu. Gratuit.
Du 14 janvier au 23 février
Vernissage le 16 janvier à 18 h

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