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La propreté du métro touchée par les coupures

Photo: Yves Provencher/Métro

Si la Société de transport de Montréal (STM) accordait 20 M$ en 2013 au nettoyage de ses stations, elle possède désormais un budget de 19 M$ pour l’entretien, le lavage des édicules, et la gestion des poubelles et du recyclage.

Une dizaine d’employés seront affectés par ces compressions, annoncées dans le budget 2014 de la STM. Le personnel d’entretien du métro passera de 220 employés à 210. «Ces coupes auront un léger impact sur la fréquence de nettoyage dans les stations et les voitures de métro, avoue Amélie Régis, porte-parole auprès des médias à la STM. Mais c’est tout de même juste une dizaine d’employés affectés, ce n’est pas énorme.»

Mme Régis avance que les équipes de travail seront en mesure de réorganiser leurs opérations si elles observent des irrégularités dans l’entretien.

La STM rappelle que, dans le dernier sondage client effectué à l’automne auprès des usagers, le taux de satisfaction à l’égard de la propreté du métro était de 81 %.

En 2010, la société de transport s’était affairée à modifier les comportements de ses usagers quant à la gestion des matières résiduelles et du recyclage. Un projet dans le réseau du métro avait pour but de limiter le nombre de journaux sur les rails. «Ils finissent par bloquer les portes des voitures et boucher les drains sur les rails», indiquait à l’époque la STM.

Les poubelles sur les quais avaient alors été retirées pour être remplacées par des îlots de récupération (poubelles et récupération séparés en deux bacs distincts) installés près des tourniquets. «Au début, il y avait plus de déchets, comme des journaux qui traînaient sur les quais. Mais on voit, au fil des années, que la clientèle change son comportement, s’habitue et sait maintenant que les poubelles sont au niveau supérieur», commente Mme Régis.

En diminuant le nombre de poubelles et en ajoutant des bacs de recyclage gérés par une entreprise externe, le personnel d’entretien de la STM a pu accorder davantage de temps au nettoyage des quais, soutient la porte-parole. «Nous avons mis sur pied ce projet pour des raisons d’efficacité et de sécurité. Nous pouvons dire qu’il a répondu aux objectifs de départ», conclut Mme Régis.

Du côté du Conseil régional de l’environnement de Montréal, la directrice Coralie Deny indique qu’il y a toujours du travail à faire pour s’assurer que toutes les matières recyclables se retrouvent dans les bacs prévus à cet effet. «Il y a encore des journaux par terre, et certains sont souillés par l’eau et la neige. Ils ne sont alors plus recyclables», regrette Mme Deny.

Une campagne de sensibilisation pour améliorer les réflexes des usagers serait nécessaire, à son avis, afin de s’assurer que les journaux ne se retrouvent plus sur le sol. «Si vous voyez un journal sur un banc du métro, au
lieu de le mettre par terre, sortez-le et mettez-le dans le bac de recyclage», propose Mme Deny comme message
pour une future campagne de sensibilisation.

Suppression du programme Embelli-stations
Le dernier budget de la STM prévoit également la suppression du programme Embelli-stations, entraînant des économies de 1,8 M$. «C’est un programme qu’on avait institué [en 2009] pour embellir les stations, indique Philippe Schnobb, président du conseil d’administration de la STM. Il ne sert pas à commander des travaux pour des questions de sécurité. C’était pour planter des fleurs ou des arbres, par exemple.»

M. Schnobb ajoute que, dans les années précédentes, ce programme a subi plusieurs coupes dans son budget d’opération. «On était rendu au bout des possibilités de réduction», avoue-t-il.

En 2014, les stations D’Iberville, De Castelneau, Côte-Sainte-Catherine, Du Collège, Université de Mont­réal et Lucien-L’Allier devaient faire l’objet de travaux d’asphaltage, de paysagement et d’installation de pavé uni. À la station Jarry, on prévoyait la rénovation de dalles de béton et des travaux de paysagement. «Tous les travaux prévus en 2014 sont annulés», indique Amélie Régis, porte-parole à la STM.

Financement: manque à gagner
Depuis trois ans, la STM ins­crit dans son budget annuel un manque à ga­gner de 20 M$. Par contre, le ministre des Transports Sylvain Gaudreault a annoncé cette semaine la création, en 2014, d’un chantier de réflexion sur le financement à long terme du transport en commun au Québec. Il a fait cette annonce lors du dévoilement de la Stratégie nationale de mobilité durable. Des mesures doivent être proposées d’ici la fin de l’année, ce qui pourrait permettre à la STM d’éponger son manque à gagner.

Comparaison
Le métro de Paris accorde 65 M€ (plus de 97 M$CAN) à la propreté de ses stations.

  • 1 800 agents sont attitrés au nettoyage des stations.
  • Le réseau compte 303 stations.

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