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Pas besoin d’une autre usine de compostage, clament des experts

Photo: Archives Métro

Alors que la Ville de Montréal tente toujours de trouver un site pour l’usine de compostage qui devait se construire à Saint-Michel, plusieurs experts affirment qu’il serait déjà possible de faire beaucoup avec seulement trois usines.

«C’est une pensée magique de croire que la Ville de Montréal et les citoyens seront capables d’utiliser toutes les tonnes de compost produites par ces usines», affirme Simon Naylor, vice-président de la firme Viridis Environnement. Ce dernier, accompagné d’autres experts en gestion des matières résiduelles, a rencontré récemment des représentants de la Ville lors d’une table ronde organisée par le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal).

Un des sujets de discussion portait sur l’utilisation des produits des deux centres de compostage et des deux usines de biométhanisation que la Ville prévoit construire. «Nous sommes nombreux à trouver que le digestat ­­­– une matière légèrement boueuse issue de la biométhanisation – peut être directement valorisé sur les terres agricoles, sans avoir besoin d’être transformé en compost», explique Michel Laforest, président de Développement durable KLM. Selon lui, il n’est pas nécessaire de construire deux usines de compostage.

«Le compost est un produit plus fin, sans contrainte d’usage, qui sert surtout pour le jardinage; une seule usine peut clairement combler les besoins de la Ville et des citoyens de Montréal», poursuit-il, indiquant que chaque usine de compostage produira des dizaines de milliers de tonnes de compost.

«Soyons clairs, c’est loin d’être une mauvaise chose de vouloir construire deux usines de compostage et deux de biométhanisation, ce sont de belles initiatives… mais nous questionnons la nécessité de faire composter le digestat, qui est déjà tel quel un bon produit pour les agriculteurs», nuance M. Naylor. Lui aussi estime qu’une seule usine de compostage produirait amplement de compost pour combler les besoins des Montréalais.

«Comment ces individus peuvent-ils savoir exactement quels sont nos besoins en compost? Moi, je connais les chiffres et je sais qu’il nous faut toutes les usines pour combler la demande», s’est exclamé Réal Ménard, responsable de l’environnement au comité exécutif.

Sans donner plus de détails, M. Ménard a confirmé que la Ville cherchait toujours un nouveau site pour remplacer celui de Saint-Michel et que les options seront dévoilées dans les prochaines semaines. Il a aussi indiqué que l’ouverture des quatre centres de traitement serait repoussée à 2018 ou à 2019, au lieu de 2016. Rappelons que l’été dernier, le ministre provincial de l’Environnement avait annoncé qu’il désapprouvait le controversé projet.

Le CRE-Montréal, qui attend de voir les suggestions de nouveau site avant de se prononcer en faveur ou en défaveur, croit toutefois que l’option d’utiliser le digestat directement sans le composter peut être une avenue intéressante.

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