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Dons de vêtements: la concurrence déloyale se poursuit

Photo: Yves Provencher

Des organismes à but non lucratif (OBNL) ont uni leurs voix mercredi pour dénoncer à nouveau la multiplication de boîtes de dons appartenant à des entreprises privées se faisant passer pour des œuvres de charité.

«Si ça continue, on va bientôt devoir mettre la clé sous la porte», se désole Alain Mongrain, porte-parole de la Fondation de la déficience intellectuelle – Le Support, qui constate que la récolte en vêtements usagés est de plus en plus petite depuis deux ans. L’organisme a vu son volume annuel de vêtements collectés diminuer de 25% en 2012 et en 2013.

Même son de cloche à la Fondation des Grands Frères et des Grandes Sœurs de Montréal, où le directeur général, Jean Laberge, constate que le nombre d’articles usagés dans les boîtes métalliques est en chute libre. «L’impact est catastrophique, notre financement dépend exclusivement de ces vêtements et objets usagés que nous vendons au Village des valeurs», explique-t-il.

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Les deux organismes estiment que leurs pertes sont liées au fait que la collecte de vêtements usagés est devenue un commerce lucratif pour des entreprises privées. Dans une entrevue passée à l’émission La Facture, l’entrepreneur Deitan Dumais avait d’ailleurs reconnu avoir créé le Fonds québécois dédié au sport pour aider sa compagnie, Vortex, à collecter des vêtements dédiés à l’exportation. Plusieurs autres organismes sont soupçonnés de ne pas avoir un caractère philanthropique, notamment la Fondation québécoise de la famille monoparentale. Le directeur général n’a pas retourné les appels de Métro.

Afin de freiner la prolifération des conteneurs de vêtements, plusieurs arrondissements ont adopté des règlements plus restrictifs, dont Saint-Léonard et LaSalle. C’est au tour de Rosemont–La Petite-Patrie de passer à l’action. Lundi prochain, l’administration de François Croteau votera pour un règlement obligeant les gens à obtenir un certificat d’occupation. À l’heure actuelle, plus de 68 boîtes sont recensées dans l’arrondissement, dont 28 qui n’ont même pas une autorisation. «On est là pour gérer le territoire, ce n’est pas l’arrondissement qui a le pouvoir de s’assurer de la légitimité des organismes, c’est à Ottawa que revient ce pouvoir», a ajouté le maire Croteau.

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