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La Ville veut combler son retard informatique

Photo: Getty Images/Ingram Publishing

Rien qu’en normalisant le catalogue des logiciels de soutien, la Ville espère économiser plus de 2M$. L’opposition clame que les bottines ne suivent pas les babines.

La semaine dernière, Harout Chitilian, l’élu responsable des technologies de l’information, a dressé le bilan du patrimoine informatique de la Ville à ses collègues du comité exécutif. Mot clé: «retard».

«Si Montréal veut devenir une ville intelligente et numérique, elle doit avant tout se doter des meilleurs outils de travail dans un souci d’efficacité, de performance, d’économie d’échelle et d’amélioration des services aux citoyens», a-t-il déclaré.

Cette dérive s’illustre notamment par le nombre de logiciels de soutien installés sur les ordinateurs. En comptabilisant toutes les versions des 2 300 logiciels utilisés, on dénombre 16 000 applications différentes. «Chez nous, c’est comme un bar à crème glacée où l’on retrouverait tous les goûts. C’est un cauchemar à gérer en terme de licences en plus d’être un réel fardeau financier», explique M. Chitilian.

En restreignant à 300 le nombre de logiciels, en faisant plus de place aux logiciels libres et en s’assurant de ne payer que pour les applications utilisées, la Ville espère faire entre 2M$ et 2,5M$ d’économies.

La Ville étudie aussi la possibilité de recourir à l’infonuagique. Les données municipales ne seraient alors plus stockées sur les ordinateurs ou sur de coûteux serveurs gérés par la Ville, mais par des entreprises spécialisées. Cela favoriserait aussi la mobilité.

Enfin, l’administration Coderre compte remettre en concurrence le service de courriels qui arrive à échéance en 2015. Elle cherchera aussi à éviter les dédoublements de téléphones chez ceux qui disposent déjà d’un cellulaire et veut généraliser le Wi-Fi pour limiter les coûts de connexion au réseau.

Pour arriver à ce bilan, la Ville avait notamment mandaté l’entreprise Linagora qui œuvre dans le domaine du logiciel libre. Ses conclusions seront présentées sous peu à la Commission des finances et de l’administration.

Mais pour Marc-André Gadoury, élu de Projet Montréal, «l’administration Coderre fait exactement le contraire de ce qu’elle évoque dans cette stratégie». Il cite notamment l’exemple du renouvellement de la suite Microsoft Office qui a récemment été reconduite pour 10 ans, alors que plusieurs institutions étrangères fonctionnent désormais grâce au système libre Linux.

Il note aussi l’absence de réforme du système de gestion de ses bases de données qui fonctionne actuellement grâce à Oracle et qui coûte pourtant des millions de dollars à la Ville. En janvier 2013, l’administration précédente avait octroyé un contrat de 22M$ à l’entreprise pour renouveler ses licences.

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