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Bars ouverts jusqu'à 6h: la Régie s'oppose

MONTRÉAL – La fête est terminée avant même d’avoir commencé. La Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) a rejeté, mercredi, le projet pilote de la Ville de Montréal, qui souhaitait prolonger les heures d’ouverture de certains bars jusqu’à 6h du matin pendant quelques week-ends cet été.

Le projet que caressait l’administration du maire Denis Coderre a été jugé «contraire à l’intérêt public et (…) susceptible de nuire à la tranquillité publique» par la RACQ, qui a par ailleurs souligné à gros traits son caractère improvisé.

«La conception et la planification d’un projet d’une telle importance et d’une telle sensibilité pour la population sont déficientes. Un tel projet aurait mérité que l’on prenne le temps de réfléchir et de se documenter sur sa faisabilité à la lumière des résultats et des expériences vécues ailleurs dans le monde», peut-on lire dans la décision de l’organisme.

Même les employés de la Ville de Montréal semblent avoir été pris de court, comme l’illustre le témoignage de Michel Valade, conseiller économique au Service du développement économique de la métropole.

«Le témoin indique qu’avant de lancer le projet, la Ville n’a colligé aucune information, étude ou analyse sur les résultats et impacts d’expériences similaires en Amérique du Nord ou ailleurs dans le monde», ont souligné les régisseurs.

Le maire de la métropole, Denis Coderre, a estimé qu’il s’agissait d’une «occasion ratée pour Montréal» et accusé les responsables d’avoir «peut-être pas regardé le dossier comme il faut».

«On ne viendra pas dire que le projet était mal construit. C’était clair», a-t-il lancé en marge d’un événement à Montréal mercredi soir.

L’Union des tenanciers de bars du Québec (UTBQ) s’est également dite «déçue» de ce verdict, sans pour autant tomber des nues en parcourant les 38 pages de la décision rendue par la RACJ.

«On savait que le dossier n’était pas bien monté. Ça n’a pas été bien présenté non plus. C’est pour ça qu’on arrive avec une décision défavorable aujourd’hui», a laissé tomber le président du regroupement, Peter Sergakis.

La porte n’est cependant pas totalement fermée: la Régie a précisé que cette idée était «bonne en soi», mais qu’«elle devra prendre appui sur des règles de droit qui l’autorisent, être examinée à l’occasion de débats au cours desquels tous les enjeux auront été évalués et portée sur l’examen d’une proposition sérieuse, réfléchie et documentée».

Cela revient à dire que le projet devra être soumis non pas à la RACJ, mais bien à l’Assemblée nationale, a soutenu l’avocat de l’UTBQ, Me Sébastien Sénéchal.

«Le rationnel tient dans ce paragraphe. On dit à la Ville de Montréal: ‘Vous avez mal préparé vos choses. Faites affaire avec votre partenaire, qui est le gouvernement du Québec, allez chercher les autorisations législatives et démontrez que vous êtes capables de vous appuyer sur des études et de montrer le sérieux de l’organisation’», a-t-il plaidé.

Le projet pilote caressé par le maire Coderre devait se mettre en branle à compter de jeudi soir. Il était prévu que 19 débits de boisson situés au centre-ville et dans le Quartier latin prolongent leurs heures d’ouverture les week-ends jusqu’au 5 juillet.

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