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Ambassadeur du Saint-Laurent

Photo: Daphné Caron/Urbania

Alors qu’une bonne partie d’entre nous passerons l’été à profiter de la nature, des kayakistes comme Richard Mardens, pagaieront de Kingston à Gaspé pour contrer notre indifférence envers le fleuve Saint-Laurent.

En quoi consiste l’expédition Coup de pagaie?
Le 15 juillet, nous parcourrons les 1300 km du fleuve en autonomie partielle: nous nous poserons en camping le soir et compterons sur de la nourriture que nous aurons cachée le long du parcours. Nous pensons arriver à Gaspé au début septembre. Nous allons tout documenter sur les réseaux sociaux, sur notre blogue et à l’aide de vidéos de nos observations.

Est-ce que c’est difficile, physiquement?
J’ai fait récemment une expédition de deux jours et j’étais exténué à la fin, donc oui, c’est un défi. Près de Gaspé, les vagues peuvent être très hautes. Ce n’est pas l’exploit physique qui nous intéresse, mais le fait de sensibiliser les gens à l’importance de ce cours d’eau.

Qu’a-t-il de si important, le fleuve?
Il est important sur le plan historique, sur le plan économique et sur le plan environnemental. Le fleuve a une biodiversité très riche, les baleines viennent s’y nourrir. Les milieux humides, par exemple, sont super importants, parce qu’ils permettent de filtrer l’eau et c’est un habitat riche pour les poissons, oiseaux, amphibiens et insectes.

Comment allez-vous faire pour percer la nonchalance de ceux qui ne sont pas déjà vendus à la cause du Saint-Laurent?
C’est la question qui nous empêche de dormir! Nous avons pour ça trois volets. Un volet éducatif, qui implique les jeunes, avec qui je vais communiquer par Skype, un volet artistique – des artistes s’inspireront de notre expérience pour créer des œuvres – parce que nous voulons rejoindre le plus de monde possible, pas juste des activistes, et nous avions aussi un volet scientifique, qui est tombé à l’eau parce qu’il est de plus en plus difficile pour les chercheurs de documenter la pollution dans le fleuve. Surtout quand ça pourrait nuire au développement de projets comme le port de Cacouna.

Comment ce projet nuit-il à l’environnement?
Le port de Cacouna est situé en face du parc marin, là où les mères bélugas mettent bas et élèvent leurs enfants l’été. Si en plus on explore Anticosti, qui se trouve à être leur habitat d’hiver, on détruit leur habitat d’été et d’hiver. Ça n’ira pas bien pour eux!

Je détecte un accent belge, qu’est-ce qui vous sensibilise tant au fleuve Saint-Laurent?
Nous sommes en effet trois Belges dans l’expédition. Je suis biologiste de formation, et quand je plonge dans le fleuve, je suis surpris de voir à quel point c’est beau. C’est aussi coloré que dans la mer des Caraïbes, mais plus vert. En travaillant comme guide naturaliste, j’ai réalisé que les gens connaissaient peu la richesse qu’ils ont, ce qui explique que des décisions politiques dommageables puissent être prises dans l’indifférence. Je ne veux pas faire la morale aux Québécois, je veux juste montrer comment le fleuve est beau.

coupdepagaie.com

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