Soutenez

La gestion du verre coûtera 400 000$ à la Ville

Photo: Archives Métro

Les Montréalais débourseront 400 000$ par année pour que les 12 000 tonnes de verre qu’ils ont déposés dans leurs bacs à recyclage prennent le chemin du site d’enfouissement.

Depuis novembre dernier, tout ce verre est acheminé vers le site d’enfouissement de Terrebonne, où il est valorisé sous forme de sable ou de granulat, sur les routes qu’empruntent les camions ou sur les parois des cellules d’enfouissement. C’est une solution à court terme au manque de débouchés pour recycler le verre au Québec. La «crise du verre» sévit en effet depuis plusieurs années, et la problématique s’est aggravée en avril 2013 avec la fermeture de l’usine Klareco de Longueuil, qui recyclait 70% du verre de la province.

«C’est sûr qu’on préfèrerait que ce soit recyclé, parce que le coût de la valorisation en site d’enfouissement est plus élevé», a souligné Gilbert Durocher, vice-président aux opérations pour Rebuts Solides Canadiens, lié au groupe Tiru, qui opère le Centre de tri de Montréal. Avant la fermeture de l’usine, de nombreux centres de tri de la province vendaient déjà leur verre à perte. Ils assumaient le coût de 5 à 7$ la tonne pour l’envoyer à l’usine de recyclage. Le prix de revente s’est par la suite effondré, ce qui fait qu’acheminer le verre aux centres d’enfouissement leur fait plutôt perdre environ 27$.

Une décision du ministère des Affaires municipales datant du 9 juillet reconnaît la problématique et permet aux municipalités de modifier leur contrat avec les entreprises gérant les centres de tri, afin de dédommager ces dernières. Dans ce contexte, la Ville de Montréal souhaite transférer à Tiru toute la responsabilité de la disposer du verre, pour la somme de 400 000$ par année. Cette modification de contrat est prévue pour le mois d’octobre, puisqu’elle doit être approuvée par le comité exécutif, le conseil municipal et le conseil d’agglomération. La Ville a toutefois bon espoir de se faire rembourser à hauteur d’environ 80% par le régime gouvernemental de compensation pour la collecte sélective de matières recyclables.

Recherche de solutions
«Ce n’est pas la meilleure des solutions», a admis Benoît de Villiers, président directeur général de Recyc-Québec, au sujet de l’utilisation du verre dans les sites d’enfouissement. «Quand une bouteille de vin redevient une bouteille de vin, c’est ce qu’il y a de mieux. Ça empêche d’extraire des matières premières pour les remplacer», a pour sa part plaidé Denis Blanquière, réalisateur du film «La poubelle province».

M. de Villiers affirme que son organisation et le gouvernement du Québec sont toujours activement à la recherche de solutions. Recyc-Québec a lancé récemment un appel de propositions s’adressant aux centres de tri, aux conditionneurs et aux recycleurs québécois, offrant une aide financière à ceux qui présenteront des projets novateurs pour les matières recyclables. Recyc-Québec étudie aussi actuellement, avec l’Université Laval, comment le système de collecte et de consigne peut être amélioré.

«Le problème de base vient de la contamination du verre», a souligné Jérôme Normand, président du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED) pour expliquer le manque de débouchés pour le verre au Québec. C’est qu’actuellement, tous les items en verre sont réunis au même endroit lors de la collecte, peu importe leur couleur, ce qui produit un verre de basse qualité, peu prisé par les entreprises qui voudraient par exemple en faire de nouvelles bouteilles. C’est pour cela que le FCQGED milite notamment pour que les bouteilles de vin soient consignées.

À lire aussi: Il ne faut pas arrêter de mettre le verre au recyclage, plaide Recyc-Québec

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.