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Les policiers complaisants devront répondre de leurs actes

Photo: Denis Beaumont/Métro

«Il n’existe pas de deux poids deux mesures dans notre vision des choses. Il n’y a pas deux classes de manifestants», a plaidé le directeur du Service de police de la Ville de Montréal Marc Parent, au lendemain d’une manifestation à l’hôtel de ville durant laquelle certains policiers semblent avoir fait preuve de laxisme et de complaisance.

M. Parent à demandé la formation d’une équipe d’enquêteurs spéciale pour faire la lumière sur les évènements. Lundi, des employés municipaux manifestant leur désaccord envers le projet de loi 3 sur les régimes de retraite ont pris d’assaut l’hôtel de ville. Arrivé sur les lieux vers 19h10, M. Parent a confirmé qu’il avait vu des choses sur le terrain qui soulèvent des questions. «S’il y a eu laxisme de la part de certains policiers, ils devront répondre de leurs actes», a affirmé M. Parent. Les conséquences pourraient aller de la réprimande au congédiement. Le directeur questionne aussi la stratégie mise en place par le SPVM lundi pour répondre à la situation.

M. Parent n’a pas voulu sauter aux conclusions par rapport au déroulement précis des évènements et les lacunes dans l’opération policière de la veille. «Les bandes vidéos ne mentent pas, on va les regarder et faire toutes la lumière sur ce qui s’est passé», a-t-il préféré dire.

Des accusations criminelles pourraient aussi être portées contre des manifestants, notamment pour voies de fait et méfaits.

M. Parent a reconnu que ce qui s’était passé nuisait à l’image du SPVM. Il a toutefois nié qu’il s’agissait d’une crise ou que son leadership soit remis en question. «Il ne faut pas généraliser. Plusieurs policiers ont bien fait leur travail, a-t-il spécifié. Je suis confiant que la majorité des policiers sont toujours là pour servir.»

Sans généraliser, le maire de Montréal Denis Coderre a parlé du «laxisme certain» des policiers lors de la manifestation de la veille. M. Coderre a tout de même a réaffirmé sa confiance envers M. Parent et le processus d’enquête qui s’enclenche.

Pour sa part, le chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville, Richard Bergeron, a déploré que l’enquête sur les évènements se fasse à l’interne. «L’enquête sur la passivité des policiers du SPVM face aux évènements d’hier soir doit être confiée à un organisme externe et neutre comme la SQ. Une fois l’enquête conclue, le rapport doit être rendu public et déposé au conseil municipal», a-t-il demandé. M. Bergeron a aussi accusé M. Parent de minimiser ce qui s’est produit la veille, se disant déçu de sa réaction.

Le premier ministre du Québec Philippe Couillard a estimé en point de presse que le «silence des forces policières» lors de la manifestation d’employés municipaux était un cas de «deux poids, deux mesures». «On fait des liens, avec raison, avec le printemps 2012, où l’intervention policière a été plus vigoureuse», a-t-il estimé. M. Couillard a toutefois établi que l’enquête pour faire la lumière sur les évènements resterait sous la commande du SPVM tant que le maire de Montréal continuera de lui accorder sa confiance.

La Fraternité des policiers et policières de Montréal a aussi réagi aux propos de M. Parent, assurant que «ses membres continuent d’assurer la sécurité du public de façon responsable et efficace malgré le contexte du projet de loi 3». La Fraternité a demandé que la situation soient analysée dans son ensemble, «incluant la chaîne de commandement puisque dans un contexte comme celui de lundi, les policiers en devoir obéissent aux ordres».

 

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