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Des outils pour faciliter l’entrée à la maternelle

Photo: Getty Images

Les garderies et les enseignants au préscolaire se concertent de plus en plus pour faciliter le passage des enfants vers la maternelle.

Plusieurs enfants vivront difficilement cette semaine leur entrée à la maternelle, particulièrement dans les familles défavorisées. «Certains enfants, en particulier s’ils ont mal déjeuné ou n’ont pas un encadrement adéquat à la maison, vont avoir des problèmes de comportement et des retards de développement à la garderie. Les éducatrices vont devoir leur accorder une attention particulière», a exposé lundi Karina Marcille, directrice pédagogique au Centre de la petite enfance Enfants soleil, dans l’arrondissement Le Sud-Ouest. Ces enfants ne seront pas nécessairement prêts à faire leur entrée à la maternelle.

Pour éviter qu’ils arrivent dans un milieu où leurs besoins ne sont pas connus, le CSSS du Sud-Ouest-Verdun a développé en 2006 l’outil Passage à l’école, qui a été récompensé lundi par l’Opération Bons coups de l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS). Les éducatrices en garderie remplissent un document qui fait portrait socio-affectif, moteur, cognitif et langagier de l’enfant duquel ils ont eu la charge. Le document, qui comprend beaucoup d’éléments visuels, est ensuite donné aux parents, qui sont encouragés à le transmettre au nouvel enseignant de leur enfant.

Cet outil est largement utilisé par les garderies et les écoles du territoire desservi par le CSSS Sud-Ouest-Verdun. De plus en plus d’établissements de Montréal et d’ailleurs au Québec adoptent aussi des outils semblables.

Le CSSS de l’Ouest-de-l’île, en collaboration avec la Commission scolaire Marguerite-Bourgeois (CSMB), a élaboré un questionnaire standardisé adapté aux besoins de sa clientèle, qui a été distribué au printemps dernier aux garderies du territoire. Sylvie Drouin, conseillère pédagogique à la CSMB pour le dossier préscolaire, espère que les parents seront nombreux à remettre les questionnaires remplis à la rentrée. «On s’attend à ce que les professeurs en fassent mention dans leurs rencontres de parents», a-t-elle ajouté.

«On transfère aux enseignants toute l’information qu’on a découvert sur cet enfant et sur les moyens de l’aider à s’ouvrir aux apprentissages.» -Karina Marcille, directrice pédagogique au Centre de la petite enfance Enfants soleil

Selon Annie Durocher, aussi conseillère pédagogique au préscolaire à la CSMB, de tels documents sont utilisés par des garderies un peu partout sur l’île de Montréal, mais en faible proportion, bien que cette dernière augmente. «C’est difficile de rejoindre toutes les garderies», a expliqué Mme Durocher.

Certaines garderies craindraient que des évaluations négatives de leurs petits protégés leur fassent de la mauvaise publicité. Les parents, de leur côté, seraient plusieurs à avoir peur d’apposer une étiquette «d’enfant à problèmes» à leur progéniture dès le début de leur scolarité. Ils ne transmettent donc pas le document au professeur.

«Il reste du travail à faire pour démontrer l’utilité de cet outil aux parents», a admis Mme Durocher.

Il existe toutefois d’autres moyens de faire le pont entre les deux milieux, comme des pique-nique où éducatrices et enseignantes se rencontrent. «L’important est de trouver une pratique de transition pour éviter que les cultures soient tellement différentes que les enfants aient des difficultés d’adaptation», a affirmé Mme Durocher.

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