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La Fraternité des policiers de Montréal contestera le grief patronal de la Ville

Photo: Josie Desmarais/Métro

La Fraternité des policiers de Montréal contestera le grief patronal déposé mercredi par la Ville de Montréal, qui tente de recouvrer les sommes qu’elle dit avoir perdues en raison d’une baisse des émissions de contraventions entre les mois de juin et de septembre.

La Ville allègue que cette diminution est en lien avec les moyens de pression des policiers contre le projet de loi 3 sur les régimes de retraite des employés municipaux.

«C’est certain qu’on va le contester. Honnêtement, nous sommes très optimistes quant au résultat. Malheureusement, [le grief] semble être symptomatique d’une nouvelle façon de voir les relations de travail entre le service de police et la Ville de Montréal», a affirmé à Métro Yves Francoeur, président de la Fraternité.

La contestation du grief devrait se faire rapidement, indique le président, bien qu’il estime que le tribunal arbitraire ne pourrait les rencontrer qu’en fin d’année 2015.

Une note interne a été envoyée à tous les policiers en fin de journée mercredi les informant que la Ville avait déposé ce grief. M. Francoeur a soutenu en entrevue avec Métro qu’il n’a pas encore pris connaissance du grief et qu’il ne sait toujours pas combien la Ville leur réclame.

«Les policiers, depuis qu’ils ont eu le message en fin de journée [mercredi], sont en furie. Le lien de confiance entre les policiers et l’Hôtel de Ville est rompu. Vous auriez dû voir le nombre et la teneur des courriels échangés entre les policiers [mercredi] soir et [pendant la nuit]. Ce n’était vraiment pas joli, a ajouté M. Francoeur. On tombe dans une ère de relation de travail où ce qui est recherché, c’est simplement la confrontation.»

Vendredi dernier, la Ville de Montréal s’était entendue avec ses policiers devant la Commission des relations du travail (CRT) alors que l’administration accusait la Fraternité de cette baisse du nombre de constats d’infraction délivrés.

«Est-ce que cette entente dit qu’on ne peut pas poursuivre le processus? Non. Donc on se réserve tous les droits pour la suite. […] Si on voit une baisse marquée et qu’elle est [en lien avec le conflit actuel] on est en droit, en tant que patron, d’aller de l’avant en déposant des griefs, au même titre que les syndicats déposent eux aussi des griefs», a insisté le maire de Montréal, Denis Coderre, en point de presse jeudi. Le maire a par ailleurs refusé d’indiquer le montant réclamé à la Fraternité.

Du côté de la Fraternité, on soutient qu’aucun mot d’ordre n’a été donné à ses membres pour demander de réduire le nombre de contraventions données. M. Francoeur rapporte plutôt que selon un rapport du service de police, pour les six premiers mois de l’année, les collisions toutes catégories confondues sur le territoire de l’Île de Montréal sont en baisse de 35%. Pour le mois de juin, on compte 800 accidents de moins, et pour le mois de juillet, 900 accidents de moins, selon ce rapport. La Fraternité n’a pas eu accès aux statistiques sur lesquelles la Ville se base pour noter une baisse des contraventions.

«J’ai de la difficulté à croire que nos policiers ne feraient pas leur travail, parce que, dans ce cas, il y aurait un impact sur la sécurité routière, et ce n’est pas le cas», ajoute M. Francoeur. Il estime que la Ville n’a pas de considération pour la sécurité des citoyens, mais plutôt pour ses revenus.

«Ce n’est pas une question de sécurité, c’est une question de relations de travail», soutient plutôt M. Coderre qui dit vouloir aller «jusqu’au bout du processus».

 

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