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Un Carrefour d’éducation populaire veut avoir l’heure juste

Photo: Yves Provencher/Métro

Le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles s’impatiente. Menacé d’expulsion en mai prochain, il demande au ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, de lui donner l’heure juste sur l’aide qu’il est prêt à lui accorder d’ici le 30 octobre.

«La situation est dramatiquement urgente, a insisté le coordonnateur du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Sainte-Charles, Donald Nolet. Nous sommes à huit mois de l’expulsion. Depuis trois ans, le gouvernement laisse l’épée de la menace d’expulsion suspendue au-dessus de la tête des participants du Carrefour.»

Jusqu’au printemps 2015, le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles est logé et financé par la Commission scolaire de Montréal (CSDM), tout comme cinq autres organismes ayant la même mission, soit d’organiser, entre autres, des ateliers et des activités sociales, culturelles et éducatives dans des quartiers défavorisés. Puisqu’elle est aux prises avec de sérieuses difficultés financières, la CSDM a annoncé en 2012 qu’elle n’était plus en mesure de soutenir l’éducation populaire.

«On n’a pas de financement spécifiquement pour les carrefours d’éducation populaire, a déploré la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon. Elle a souligné qu’une entente a presque été conclue avec le gouvernement de Pauline Marois, mais que le déclenchement des élections a mis fin aux pourparlers.

Au cours de l’été, des représentants du gouvernement de Philippe Couillard ont visité à deux reprises l’un des six centres d’éducation populaire de Montréal. Le ministre lui-même y est allé au mois de septembre.

«[M. Bolduc] s’est engagé à trouver une solution pour assurer la pérennité des centres d’éducation populaire et à trouver une solution pour prolonger notre bail de trois ans», a rapporté M. Nolet, qui désespère devant les délais qui s’accumulent avant d’avoir une réponse du gouvernement.

L’ancienne école dans laquelle est logé le Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles nécessite des travaux de réfection dont les coûts ont été évalués à près de 800 000$ par la Société québécoise des infrastructures. Les frais d’opération s’élèvent quant à eux à quelque 85 000$ par année. Jusqu’à 700 personnes fréquentent à chaque année le carrefour.

L’arrondissement du Sud-Ouest soutient son carrefour d’éducation populaire. «Ce sont des services qui sont essentiels», a dit le maire Benoit Dorais. Catherine Harel-Bourdon a abondé dans le même sens, en soulignant l’importance de ces organismes malgré la période d’austérité budgétaire. «On s’engage à travailler en collaboration avec les carrefours d’éducation populaire», a-t-elle lancé. Son adversaire dans la course pour la présidence de la CSDM, Jocelyne Cyr, a quant à elle promis de renouveler les baux des carrefours d’éducation populaire si cela s’avère nécessaire.

Métro a tenté de communiquer avec le cabinet du ministre Bolduc. Au moment de mettre en ligne, personne n’avait rappelé.

 

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