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Six pompiers congédiés pour le grabuge à l’hôtel de ville

Photo: Laurence Houde-Roy/Métro

Six des pompiers ayant participé à la manifestation qui avait tourné au grabuge à l’hôtel de ville, en août, ont été congédiés par l’administration de Montréal.

Au total, 57 employés (cols bleus, cols blancs et pompiers) ont reçu une suspension variant entre 1 semaine et 6 mois, en plus des six congédiements touchant des pompiers. Le nom des employés concernés n’a pas été dévoilé. D’autres employés sont toujours sous enquête.

Le président de l’Association des pompiers de Montréal, Ronald Martin, a confirmé qu’il ne faisait pas partie des personnes congédiées, mais s’attend toutefois à recevoir un avis de suspension, considérant qu’il a fait l’objet d’une enquête administrative. «J’ai sûrement reçu une lettre par huissier chez moi, et je vais la voir en arrivant plus tard à la maison», a-t-il confié jeudi en fin de journée. Plusieurs de ses membres ont déjà reçu l’avis de suspension par huissier, d’autres l’attendent toujours. Les six congédiés ont été rencontré par les services internes de la Ville jeudi matin.

Le 18 août, une centaine de personnes avaient perturbé la séance du conseil municipal. Au terme du grabuge, le SPVM avait confirmé le dépôt d’accusations contre 44 personnes et le maire Denis Coderre avait annoncé que 63 employés faisant l’objet d’une enquête administrative, dont 39 étaient suspendus sans salaire.

«L’ensemble des employés concernés ont eu la chance de donner leur version des faits. Plusieurs ne se sont pas prévalus de cette offre», a indiqué Pierre Desrochers, président du comité exécutif de Montréal. Il ajoute que les services internes ont consulté des «preuves vidéo et de nombreux témoignages» afin de prendre leur décision.

M. Martin a précisé qu’il n’a pas témoigné à cette enquête administrative, devant plutôt réserver ses commentaires pour l’enquête criminelle.

La Ville a établi une classification des infractions, allant de la manifestation à l’intérieur de l’hôtel de ville à des actes de vandalisme et des méfaits.

«Ils ont porté atteinte à la démocratie, ce sont des gestes sans précédent. Nous avions déclaré que de tels gestes ne resteraient pas sans conséquence», a rappelé M. Desrochers.

Pour justifier les six congédiements, le président du comité exécutif a indiqué que «certains se sont attaqués au bureau du maire. Tout est une question de gravité. Il y a eu des actes d’intimidation sans équivoque. C’est ce genre de comportement qui a mené à ces congédiements.»

M. Desrochers n’a pas voulu confirmer si l’enquête sur d’autres employés en cours pouvait mener à des renvois supplémentaires.

Du côté de l’Association des pompiers de Montréal, le président assure que son syndicat «va épuiser tous les recours nécessaires pour se battre contre ces mesures disciplinaires.» Le syndicat a également fait savoir que ces congédiements feront l’objet d’un dépôt de griefs et il pourrait aller jusqu’à demander l’annulation des suspensions édictées et l’imposition de dommages moraux à l’encontre de la partie patronale.

«Ces congédiements sont sans commune mesure avec la nature des faits reprochés.(…) Ce sont des mesures brutales et exagérées qui vont laisser des traces indélébiles dans l’histoire des relations de travail avec la Ville de Montréal», s’est insurgé M. Martin. Il lance un appel au calme à ses membres, espérant que cette décision de la Ville ne fera pas place à «des actes isolés» de la part de ses membres.

Richard Bergeron, chef de l’opposition officielle à la Ville de Montréal, a quant à lui appuyé, avec réserves, ces mesures disciplinaires. «Les événements étaient très graves et justifiaient qu’il y ait des sanctions. Ça semble acceptable. Par contre, rien de ce qui a été recueilli par les services de la Ville ne sera mis à la disposition du public ou de l’opposition officielle», a regretté M. Bergeron, déçu de ce qu’il a qualifié d’«acte de confiance aveugle».

Le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau a réagi, de Québec, à cette décision de la Ville de Montréal. «Tous doivent prendre acte de la situation et constater que les autorités ne tolèrent pas les gestes illégaux. On est dans une société démocratique, on doit accepter que des gens soient en désaccord avec les positions émises, mais on ne peut pas accepter que des gestes illégaux soient posés», a-t-il déclaré.

Les 44 accusés au criminel à la suite de la manifestation ont comparu jeudi au Palais de Justice. Les 41 pompiers visés par des accusations criminelles ont tous plaidé non-coupables, et devraient revenir devant le juge le 27 novembre prochain.

Le syndicat des cols bleus de Montréal n’a pas voulu commenter le dossier, jeudi. Le syndicat des cols blancs n’a pas retourné les appels de Métro.

Manifestation du 18 août 2014: Mesures disciplinaires

  • Suspension 1 semaine: 1 col blanc, 6 pompiers
  • Suspension 2 semaines: 10 pompiers
  • Suspension 1 mois (temps fait): 3 cols blancs, 5 cols bleus, 14 pompiers
  • Suspension 3 mois: 1 col bleu, 14 pompiers
  • Suspension 6 mois: 1 col blanc, 2 pompiers
  • Congédiement: 6 pompiers

Avec La Presse canadienne

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