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Six pompiers congédiés par la Ville de Montréal

Pierre Saint-Arnaud et Julien Arsenault - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le congédiement de six pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal en lien avec le saccage de l’hôtel de ville survenu le 18 août dernier n’est qu’une «commande politique», selon leur chef syndical, Ronald Martin, qui compte prendre les moyens nécessaires pour défendre ses membres.

«Ces congédiements sont sans commune mesure avec la nature des faits reprochés», a affirmé le président de l’Association des pompiers de Montréal, jeudi en fin d’après-midi, au cours d’une conférence de presse où il avait de la difficulté à contenir sa colère.

En début de journée, le président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Pierre Desrochers, avait confirmé le congédiement des six pompiers.

De plus, des sanctions allant d’une semaine à six mois de suspension sans solde ont été imposées à 57 autres employés, soit quatre cols blancs, sept cols bleus et 46 pompiers.

Tout en lançant un appel au calme, M. Martin a estimé que ces sanctions allaient laisser des «cicatrices profondes dans l’histoire des relations de travail de Montréal».

«Les membres sont choqués et déçus, a-t-il expliqué. Je ne veux pas d’actes isolés. On appréhendait la venue du maire (Denis) Coderre. Tout s’est détérioré quand il a voulu s’acoquiner avec le maire à l’autre bout de la 20 (Régis Labeaume).»

Contrairement à ce qui a été véhiculé par certains médias, le président de l’Association a indiqué qu’à sa connaissance, il ne faisait pas partie des pompiers congédiés. Par contre, il a suggéré qu’il pourrait fort bien avoir reçu un avis concernant une mesure disciplinaire.

«J’ai peut-être quelque chose qui m’attend dans ma boîte aux lettres ce soir», a-t-il dit.

L’Association ne restera pas les bras croisés, a affirmé M. Martin. Elle assumera la pleine défense de ses membres et compte notamment contester les congédiements.

«Ces congédiements feront l’objet de dépôt de griefs», a-t-il indiqué.

L’Association n’exclut pas le recours à des procédures qui pourraient aller jusqu’à réclamer l’annulation des suspensions et même l’imposition de dommages moraux et punitifs à l’endroit de la partie patronale.

Les sanctions annoncées par M. Desrochers surviennent à la suite d’enquêtes du service des ressources humaines de la Ville et du contrôleur général, qui ont pu analyser chacun des cas grâce à la preuve vidéo. D’autres employés, dont le nombre n’a pas été précisé, sont toujours sous enquête.

M. Desrochers a souligné que tous les employés visés par les enquêtes avaient eu la possibilité de donner leur point de vue, mais que certains d’entre eux ne s’en étaient pas prévalus.

Le président du comité exécutif, qui s’est défendu de participer à l’escalade de la tension entre la Ville et ses employés relativement au projet de loi 3, qui prévoit une réforme majeure des régimes de retraite, s’est dit conscient que ces sanctions seront sans doute contestées.

«On peut s’attendre à ce qu’ils ne soient pas contents, mais on s’attend aussi de la grande majorité qu’ils comprennent qu’il y a eu des gestes graves de posés qui sont sans précédent», a-t-il dit.

«Ce sont des gestes qu’on ne pouvait absolument pas accepter comme administration. Ils doivent reconnaître leur responsabilité», a-t-il ajouté.

À Québec, le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, s’est rangé sans réserve derrière la décision de la Ville.

«Les autorités ne tolèrent pas les gestes illégaux. Nous sommes dans une société démocratique, nous devons accepter que les gens soient en désaccord avec les positions qui sont émises, mais on ne peut pas accepter que des gestes illégaux soient posés», a dit le ministre.

Les sanctions annoncées jeudi ne touchent pas les policiers qui étaient présents à la manifestation et qui n’ont pas agi avec célérité pour freiner les ardeurs des manifestants.

M. Desrochers a rappelé que c’est le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) qui mène une enquête interne à cet effet.

Par ailleurs, 44 employés de la Ville ont aussi comparu jeudi au palais de justice de Montréal sous des accusations criminelles d’attroupement illégal, de méfait et de voies de fait, selon le cas, en lien avec la manifestation du 18 août. La suite des procédures est prévue pour le 27 novembre.

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