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La police de Montréal en noir et blanc

Photo: Métro

Le Musée du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a accueilli, ces 12 derniers mois, pas moins de 2181 visiteurs. Pas mal pour une institution qui ne fonctionne qu’avec des bénévoles. Voici un petit retour dans le temps, à travers 180 ans d’histoire.

Visite des Archives du SPVM on August 19, 2014.
En 1832, 11 ans avant la création du premier service de police de Montréal, ce sont les crieurs de nuit qui s’occupait de l’ordre public.

L’ancêtre du policier, c’est lui: le Guet (crieur de nuit). À cette époque, en 1832, son rôle consistait à patrouiller dans les rues avec un bâton et une lanterne fonctionnant à l’huile de baleine. Il informait aussi au passage la population: «Il est 11h38 and all is well». En cas de grabuge, une crécelle servait à alerter les collègues. «Pour les arrestations, on louait alors quelques maisons qui permettaient de garder les prévenus le temps de les emmener au Palais de justice… en charrette», raconte Jean-Marc De Nobile, retraité du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en 2002, après 32 ans de service.

Visite des Archives du SPVM on August 19, 2014.
Il existe encore de l’encre pour utiliser ce polygraphe datant de 1953.

La technologie n’a pas toujours eu sa place au SPVM. Jusqu’en 1963, les policiers devaient acheter leurs propres menottes. Sinon, il fallait demander qu’elles soient livrées sur le lieu de l’arrestation en utilisant une boite de rue (téléphone de police). Quand aux 150 premiers pistolets ils ne seront commandés qu’en 1900, après que la population eut manifesté son mécontentement à la suite d’une fusillade où les policiers ne pouvaient se défendre qu’avec leurs bâtons. Les cinq premiers véhicules à moteur ont été achetés en 1913, alors que Montréal comptait déjà 4000 autos dans ses rues. «L’essence s’achetait alors à la pharmacie», indique M. De Nobile. Quand au premier polygraphe, c’est l’ex-capitaine-détective Armand Morin qui l’a acheté de sa poche en 1953 et il a suivi la formation à Chicago pendant ses congés. «En dollars de 1990, ça représenterait l’équivalent de 3500$, ce qui n’est pas rien», confie M. De Nobile.

Visite des Archives du SPVM on August 19, 2014.
À gauche, le premier uniforme des policières du service de police de Montréal. Jusque dans les années 1970, les deux seules officières
existantes ne pouvaient pas donner d’ordre aux hommes.

Les femmes n’ont pas toujours été les bienvenues dans la police. Après une tentative ratée en 1917, il faudra attendre 30 ans avant que 18 femmes y fassent leur entrée. «Elles avaient subi le même entraînement et les même exercices de tir, mais la première chose qu’on a fait après leur embauche c’est leur enlever leur arme, leur interdire de conduire une auto de police et on les payait 10% moins cher. Ça a duré jusque dans les années 1970», lance Jean-Marc Nobile. Les femmes avaient pour mission la lutte contre la criminalité juvénile. Aujourd’hui, elles représentent 28% des effectifs policiers et certaines sont même arrivées à se tailler une place au sein du Groupe tactique d’intervention (GTI).

ACTu police- code constables
Ce code des constables fait partie des nombreux objets accessibles au public lors des visites au quartier général du SPVM.

En 1931, le Code du constable prévoit que la première chose que doit demander un policier qui vient en aide à une victime sur une scène d’accident est: «Voulez-vous que j’appelle un prêtre?»

Visite des Archives du SPVM on August 19, 2014.
Même si ces deux casquettes ont été produite à plusieurs années d’intervalle, le fournisseur montréalais reste le même: William Scully, une entreprise vieille de 137 ans.

Uniforme. Combien y a t-il d’années d’écart entre ces deux casquettes d’officier? Réponse, au moins 76 ans! Mais toutes les pièces de l’uniforme de police ne sont pas restées figées dans le temps. «À mon arrivée dans la fin des années 1950, les vestes de l’unité Antiémeute étaient en nylon avec des bouts de tuyaux cousus dessus à la verticale. Une chance que ça s’est amélioré», explique en rigolant Gilles Landriault, 77 ans. Les vestes anti-bombes des années 1960 pesaient 70lbs.

Visite des Archives du SPVM on August 19, 2014.

Patrouilles variées. Quel mode de patrouille le SPVM n’a t-il jamais utilisé? En tous cas, pas le ski de fond, ni les raquettes, ni même le patin à glace, comme le montrent les photos d’époque. Au début des années 2000, on a même eu droit aux policiers en patins à roues alignées. C’était jusqu’à ce que la direction se rende compte que les patins c’était pratique pour les poursuites, mais que pour maitriser un suspect, c’était ensuite pas mal plus compliqué!

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