«Grand Dérangement»: une journée de perturbations

Mécontents du projet de loi 3 sur la réforme de leurs régimes de retraite, des employés municipaux de partout au Québec ont manifesté leur colère mercredi.

À Montréal, divers groupes syndicaux ont procédé à des moyens de pression de toutes sortes. En début de soirée mercredi, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) ne signalait aucune arrestation en lien avec les manifestations. «Le tout s’est déroulé dans l’ordre», a affirmé le sergent Laurent Gingras, mercredi.

Tôt mercredi matin, des pompiers ont bloqué l’accès au port de Montréal, avant d’être dispersés par les policiers. Au moins un camion de pompier a été entièrement peint en noir, selon plusieurs photos publiées sur Twitter.

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Du côté de la Société de transport de Montréal (STM), des usagers ont signalé sur les médias sociaux en matinée que les changeurs permettaient l’accès gratuit au réseau de métro aux stations Mont Royal, Beaudry, Viau et Berri-UQAM, tout comme dans certains autobus.

«On est fermes. On va avoir un projet de loi 3. La population est d’accord avec ça.» -Denis Coderre, maire de Montréal

Cette dernière mesure a fait sourciller le ministre québécois des Affaires municipales Pierre Moreau. «Ils vont devoir changer leurs pancartes. Ils ne pourront plus dire qu’ils n’ont rien volé. C’est quoi si ce n’est pas du vol, laisser passer des gens sans payer?» a-t-il dit, faisant référence aux pancartes de la coalition pour la libre négociation où on peut lire «On a rien volé (nous)».

Un important rassemblement avait lieu lors de la présentation du budget à l’Hôtel de ville, où les élus ont dû être escortés par une dizaine de policiers pour leur permettre de franchir la ligne de piquetage. Des autobus de la STM ont d’ailleurs été détournés pour acheminer des manifestants sur place.

Selon Amélie Régis, porte-parole de la STM, une enquête est en cours, et des «mesures appropriées» seront prises contre les fautifs. La STM n’a par contre pas signalé de perturbation de service sur l’ensemble de son réseau, selon Mme Régis.

«Les municipalités qui voudront appliquer cette loi injuste devront payer le prix au plan des relations de travail.» -Marc Ranger, porte-parole de la coalition pour la libre négociation

L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville annonçait en fin de matinée que les services d’entretien de la voierie et des parcs, de plus que la collecte des matières recyclables, seraient perturbés toute la journée.

À Longueuil, des chauffeurs ont eux aussi détourné des autobus vides et entravé la circulation dans plusieurs secteurs de la ville, notamment sur l’artère du boulevard Taschereau. Selon la porte parole Anne-Louise Millot, il n’est pas permis pour des chauffeurs d’emprunter du matériel de la sorte, mais la situation était «tolérée», puisque ni le service ou la sécurité des usagers n’étaient compromis.