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Jacques Primeau: «Il faut lancer le projet de patinoire»

Photo: Yves Provencher/Métro

Le président du CA du Partenariat du Quartier des spectacles est préoccupé. Pour lui, 2017, c’est demain matin. Il demande au maire Coderre d’annoncer officiellement le projet de patinoire au coin de Sainte-Catherine et de Clark. Plus à l’est, toutefois le redéveloppement du Quartier latin devra attendre.

Devez-vous encore rappeler que le Quartier des spectacles (QDS), ce n’est pas que la place des Festivals, mais aussi le pôle Saint-Laurent et le pôle Quartier latin?
Oui. Tant qu’il n’y aura pas de gestes plus significatifs dans le Quartier latin, c’est normal que les gens pensent ça. Lors de la campagne électorale, j’avais demandé à Denis Coderre s’il souhaitait terminer le QDS et il m’a dit oui. Pour moi, ça veut dire qu’on se rendra jusqu’au Quartier latin.

Récemment, Montréal a annoncé un investissement de 52,2 M$ pour la dernière phase du QDS. Une bonne partie de ce montant serait réservée à l’aménagement d’une patinoire au coin de Sainte-Catherine et de Clark. Devra-t-on encore attendre pour le développement du Quartier latin?
Malheureusement oui. Il y a une vision jusqu’en 2017, et la patinoire est l’élément essentiel de cette vision. Il y aura quelques interventions dans le Quartier latin, mais il faudra une deuxième phase, après 2017, pour donner plus de chair au Programme particulier d’urbanisme dans le secteur.

Avez-vous peur qu’on ne voie pas la nécessité de développer jusque-là?
Je pense qu’on va y arriver, parce qu’il y a un pôle de développement qui se crée avec le CHUM qui va bonifier la trame urbaine. Je suis déçu que ça ne se fasse pas plus vite, mais j’ai appris avec le temps que le développement urbain ne se fait pas toujours aussi vite qu’on le souhaiterait.

Le Quartier latin est différent du pôle Place des Arts. N’y a-t-il pas un risque d’embourgeoisement en le redéveloppant?
La question de l’embourgeoisement se pose chaque fois qu’il y a un nouveau développement. Il faut penser à ça maintenant, avant que les forces du marché ne changent les choses. C’est le moment de protéger un certain nombre d’organismes. Même dans le pôle Place des Arts, il y a des endroits, comme des galeries ou des centres de production artistique, qui doivent être protégés. Il ne faut pas sacrifier le noyau de développement artistique, qui est l’essence même d’un cœur culturel.

Que se passe-t-il avec le projet immobilier du Carré Saint-Laurent?
Il y a des discussions entre Québec et Angus, le promoteur. Le maire a fait des efforts pour faire lever ce projet. Il faut absolument boucher ce trou-là, idéalement d’ici 2017.

2017, c’est bientôt…
Je suis préoccupé parce que le temps passe et qu’on n’a toujours pas annoncé le projet de patinoire. Je ne veux surtout pas manquer le rendez-vous du 375e anniversaire de Montréal. Ce serait bien dommage que la patinoire, dont je rêve depuis 2001, ne soit pas prête. On n’a qu’à regarder la patinoire de la place d’Youville, à Québec, pour voir comment un tel projet peut animer un secteur. Je lance un message au maire Coderre: ça s’en vient vite, 2017. Il faut commencer à travailler à ce projet-là.

Doit-on investir la place des Festivals plus souvent, voire à l’année?
Ce que nous voulons pousser, dès l’an prochain, c’est la désaisonnalisation, l’animation en dehors des périodes de pointe. Particulièrement sur la place publique, et pas nécessairement avec des grands spectacles sur des grandes scènes, mais aussi avec des projets participatifs comme 21 balançoires ou Luminothérapie. L’idée, c’est d’habiter l’espace public différemment. Il y a de plus en plus de partenaires, à Montréal comme à l’étranger. La créativité, elle est là.

Quelle importance M. Coderre accorde-t-il à la culture?
Il me garantit que ça occupe une place importante et je le crois. Les projets qu’on lui présente l’intéressent. Il comprend que la culture fait partie de notre ADN et que c’est important pour l’économie.

«Il faut toujours en rappeler l’importance à Québec et à Ottawa. Il faut être constant dans nos pressions parce que, disons-le franchement, ce n’est pas prioritaire.» – Jacques Primeau, président du CA du Partenariat du Quartier des spectacles

En pleine période d’austérité, craignez-vous que la culture écope encore et qu’on demande aux artistes d’être encore plus créatifs?
On ne vit pas sur une autre planète. On sait que, pour les prochaines années, l’expansion sera difficile. J’avoue que ça m’inquiète. Il y a beaucoup de sacrifices qui ont été faits et on nous demande sans cesse de faire plus avec moins. À un moment donné, on arrive à un seuil critique de qualité: de qualité de vie des créateurs, mais aussi de qualité des œuvres. Si on veut continuer à être de grands créateurs, il faut considérer l’industrie culturelle avec autant de soin que l’industrie aéronautique.

Avec une tarte très divisée, quelle est la solution? Doit-on miser davantage sur des secteurs qui font rayonner Montréal, comme la vidéoprojection?
Il y a des choix difficiles qui devront se faire. Mais il ne faut négliger aucune forme d’art. On ne peut pas se priver de notre créativité, même si la rentabilité n’est pas la même pour tous. Une chose est sûre: il ne faut pas manquer le rendez-vous numérique, sinon ce sont toutes les industries culturelles qui vont écoper. La politique de la culture numérique de Québec est un premier pas, mais il faut aller beaucoup plus loin que ça. Je ne voudrais pas que nos enfants se retrouvent avec une structure de production culturelle désuète parce qu’on n’aura pas pris le virage numérique. Ce serait aussi grave que de laisser des dettes à la prochaine génération.

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