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L’auto sans chauffeur: une opportunité de 65G$

Le Google Car ne comprend aucun volant Photo: AFP

L’arrivée de la voiture sans chauffeur pourrait occasionner d’importantes retombées économiques au Canada, selon une étude du Conference Board, publiée mercredi. Mais les décideurs publics tardent à emboiter le pas.

«Nous estimons que les avantages économiques globaux des véhicules automatisés pourraient dépasser les 65G$ par année en comptant les accidents évités, le carburant économisé et la congestion routière réduite», indique le groupe de réflexion qui se spécialise dans la recherche économique.

Pour leurs calculs, Paul Godsmark, Barrie Kirk, Vijay Gill et Brian Flemming ont actualisé les hypothèses d’une étude de Morgan Stanley, publiée en 2013, aux réalités canadiennes. Les véhicules autonomes permettraient une baisse de 80% des collisions, des économies de carburant de 15% tout en réduisant le nombre d’heures perdues à conduire (5 milliards d’heures par an).

Face à ces résultats, ils recommandent aux décideurs publics et aux entreprises de se préparer sans perdre de temps.

Une opinion partagée par Catherine Kargas, présidente du CA de Mobilité électrique Canada. «Mes conversations avec les gens qui développent la technologie m’indiquent que d’ici 2022, ce type de véhicule sera disponible sur le marché. Est-ce que nos règlements, nos lois et nos gouvernements seront prêts à recevoir ces véhicules?» se questionne-t-elle.

Selon elle, le modèle actuel du conducteur propriétaire est appelé à disparaitre. «En utilisant un cellulaire, on commandera une auto qui viendra me chercher toute seule. Plus besoin de penser aux assurances, au stationnement ou au remplissage du réservoir, ça change tout en terme de mobilité», dit Mme Kargas.

Mais les répercussions de cette technologie vont bien plus loin, indique Mme Kargas. «Les autos ne commettront pas d’infraction, les villes n’auront donc plus accès aux revenus des contraventions pour financer leurs services de police et leurs besoins en terme d’effectifs seront moins grands», illustre-t-elle.

La réflexion doit aussi être faite au niveau de la STM ou même de la construction du pont Champlain, selon elle. «Il faut y penser dès aujourd’hui, car les retombées économiques sont extraordinaires», croit Mme Kargas qui pense que l’industrie du gaming ou même l’Institut national d’optique pourraient être mis à contribution.

Pour illustrer les dangers de l’inertie gouvernementale, le Conference Board donne l’exemple de l’application de taxi citoyen Uber qui pose un vrai casse-tête règlementaire pour les autorités. «Uber, c’est minime par rapport aux bouleversements qui s’en viennent avec l’auto sans chauffeur», clame Mme Kargas.

Le «no-fault» comme modèle
Le modèle québécois d’assurance est mieux adapté aux véhicules autonomes, car en cas d’accident, il sera impossible d’attribuer la faute au conducteur. Or, le système «no-fault» québécois rembourse les accidentés sans chercher de coupable.

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