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D’autres compressions mettra en péril la qualité de la formation, prévient le recteur Breton

Photo: Chantal Lévesque/Métro

Si des compressions sont de nouveau imposées au réseau universitaire par le gouvernement du Québec, la qualité de la formation risque d’en pâtir, a prévenu le recteur de l’Université de Montréal, le Dr Guy Breton.

«Ce qu’on essaie de faire [présentement], c’est de minimiser l’impact, mais c’est un leurre de penser que quand on a 30M$ à couper, ça ne finit pas par avoir un impact sur les services, a souligné jeudi M. Breton, à la suite d’un discours qu’il a prononcé devant l’Association des MBA du Québec.

«Si de façon répétitive, nous formons des médecins, des dentistes et des historiens avec la moitié des revenus qui existent ailleurs, ce n’est pas vrai qu’on va obtenir les même résultats, a-t-il ajouté. Je ne peux pas vous dire qu’aujourd’hui, [les étudiants] sont moins bien formés, [mais] un moment donné, on ne peut pas étirer la sauce sans qu’il y ait un impact.»

Le recteur Breton a rapporté que la différence du financement entre les universités du Québec et celles du reste du Canada atteint jusqu’à 40%. Il a expliqué que si les universités québécoises continuent à voir leur financement public fondre, les étudiants pourraient par exemple être soutenus par un nombre plus restreint de professeurs et avoir accès à moins de ressources à la bibliothèque pour parfaire leur formation.

Jusqu’à présent, les effets des compressions sont infimes à l’Université de Montréal, aux dires du recteur. À peine 1% des cours ont dû être abolis. Des classes ont plutôt été regroupées sans qu’aucun programme ne soit fermé. À ce jour, aucun employé régulier de l’université n’a perdu son travail.

«Par contre, si les coupes continuent, c’est clair qu’il y a des choses qui vont diminuer, a insisté le Dr Breton. C’est comme si j’avais 100 tartes à faire mais que vous m’envoyez de moins en moins de fraises. Les tartes seront moins grosses ou elles auront moins de fraises. C’est ce qu’on vit.»

Des compressions de 172M$ ont été imposées au réseau universitaire au cours de la dernière année. Avant cela, leur enveloppe budgétaire avait été réduite à deux reprises d’au moins 123M$.

Le recteur de l’Université de Montréal fait des pressions sur le gouvernement afin que le financement du réseau universitaire soit révisé à la hausse. «Nous sommes en attente de réponse», a-t-il dit, inquiet. Il a confié que son discours est «entendu» à Québec, mais il n’est pas certain qu’il soit «compris».

Collaboration entre les universités et les entreprises
Une partie de la solution au problème de financement des universités réside dans les entreprises, d’après le recteur de l’Université de Montréal, Guy Breton, considérant l’état des finances publiques.

  • À l’heure actuelle, l’Université de Montréal entretient des partenariats avec Ubisoft, CAE et Moment Factory pour la formation des étudiants. Ce genre de collaboration entre le milieu de l’éducation et les entreprises doit se multiplier, d’après le recteur. Si un jour des employeurs demandent une formation en particulier, l’université pourrait alors engranger des nouveaux revenus.
  • M. Breton a proposé d’organiser un vaste forum l’automne prochain pour favoriser le maillage entre les universités et des employeurs, comme cela se fait beaucoup en Europe.
  • «Les universités qui réussissent bien sur la planète sont celles qui ont une diversité de sources de revenus, des partenariats et de l’autonomie, a expliqué M. Breton. Nous, on est captifs d’un bailleur de fonds, ce qui complique notre capacité à répondre aux besoins de la société.»

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