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De futurs médicaments contre la déficience intellectuelle

Photo: Métro

Dans quelques années, des pilules traitant la déficience intellectuelle pourraient exister sur le marché.

C’est cette avenue qu’explorera le titulaire de la première chaire de recherche en déficience intellectuelle du Canada, la chaire «Jonathan Bouchard», dont la création a été annoncée mercredi par le CHU Sainte-Justine.

Plus de la moitié des cas de déficience intellectuelle sont causés par des facteurs génétiques très complexes. Environ 1000 gènes différents peuvent être en cause. «Y a-t-il des traitements pour les enfants qui naissent avec une forme génétique de déficience intellectuelle? Non. La recherche nous fait toutefois penser qu’on pourra éventuellement répondre oui, a affirmé le Dr Jacques L. Michaud, chef du service de génétique médicale du CHU Sainte-Justine. En empruntant la voie biochimique, il s’agira de donner un médicament pour contrebalancer les effets négatifs de tel ou tel gène sur le cerveau.»

Pourra-t-on un jour éliminer toute trace de déficience intellectuelle chez une personne à l’aide d’un médicament? «Ça va être possible si on commence les traitements très jeune. Pour les gens qui ont une déficience depuis un certain nombre d’année, on ne pourra pas nécessairement corriger complètement leur déficience, mais peut-être améliorer leur autonomie», estime le Dr Michaud.

«Je suis convaincu qu’un jour, on va avoir des pilules, des traitements pharmacologiques qui vont améliorer la cognition et les apprentissages de la mémoire dans le contexte de la déficience.» – Dr Jacques L. Michaud, chef du service de génétique médicale du CHU Sainte-Justine

Difficile de dire combien de temps il faudra attendre pour que de tels médicaments soient testés. «Pour certains gènes, on espère des premiers traitements à l’essai bientôt. Mais pour d’autres, ça va prendre des dizaines d’années d’effort mondial et pour d’autres encore, on n’y arrivera pas», a indiqué le Dr Michaud.

Si cette chaire de recherche médicale sera la première au pays à se pencher sur la déficience intellectuelle, c’est que cette condition a peu de visibilité dans le système de santé, croit le Dr Michaud. «Les gens ne meurent pas de leur déficience, mais ils ont ça toute leur vie et ça a un coût social très important», a suggéré le médecin.

Les fonds de 3M$ remis au CHU Sainte-Justine pour la création de cette chaire proviennent de la Fondation Sandra et Alain Bouchard, les parents de Jonathan Bouchard, atteint de déficience intellectuelle.

 

 

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