Soutenez

Saint-Lambert compte poursuivre Montréal pour le bruit au parc Jean-Drapeau

Photo: Archives Métro

La Ville de Saint-Lambert passe à l’étape suivante dans sa bataille contre le bruit en provenance du parc Jean-Drapeau : les élus comptent poursuivre la Ville de Montréal.

Les élus du conseil municipal de Saint-Lambert ont mandaté lundi soir un avocat, Me Alain Chevrier, pour entreprendre «tout recours judiciaire approprié ou nécessaire contre la Ville de Montréal» en lien avec le dossier.

Les résidants de Saint-Lambert se plaignent depuis quelques années du son en provenance du parc Jean-Drapeau au cours des festivals tels que Osheaga, Heavy Montréal et Île Soniq, et demandent que la limite permise ne dépasse pas 50 décibels (db) sur leur territoire. La Ville de Saint-Lambert décrit la situation dans ses documents comme étant «intolérable et excessive».

Saint-Lambert soutient que «les discussions [avec Montréal] sont restées vaines» et que «le recours judiciaire semble maintenant la seule voie possible».

Irritée par un règlement de l’arrondissement de Ville-Marie adopté en mai dernier qui n’imposait pas de limite sonore aux organisateurs des festivals, la Ville de Saint-Lambert avait mis la Ville de Montréal en demeure en juin afin qu’elle limite le niveau de décibels produits par ces événements. Ils n’ont pas obtenu réponse à cette mise en demeure, soutient le maire de Saint-Lambert, Alain Dépatie.

Une rencontre a eu lieu entre les élus de Saint-Lambert et les fonctionnaires de l’arrondissement de Ville-Marie, à Montréal, en décembre et février dernier. Saint-Lambert avait alors offert un scénario technique pour « diminuer l’impact du bruit » sur sa municipalité. Malgré une date butoire fixée à la fin mars pour obtenir une réponse, ainsi que « beaucoup de relances » de la part des élus de Saint-Lambert, ils ont assuré lundi soir ne pas avoir eu de retour de la part de l’arrondissement de Ville-Marie.

La municipalité de la Rive-Sud de Montréal avance que «rien ne laisse présager que des mesures adéquates seront prises par la Ville de Montréal afin d’éliminer les nuisances sonores sur le territoire de Saint-Lambert».

«On avait dit à l’arrondissement de Ville-Marie qu’on irait de l’avant [si on ne recevait pas de réponse], donc on va de l’avant», a expliqué lundi soir le maire Dépatie.

«On ne cherche pas à faire annuler l’événement, mais bien à faire respecter les droits des citoyens de Saint-Lambert.» – David Bowles, conseiller municipal de Saint-Lambert

Le conseiller de Saint-Lambert Jean-Pierre Roy a toutefois voté contre la décision de sa municipalité, faisant valoir qu’il était dangereux de «mettre la main dans l’engrenage juridique», surtout avec l’imposant service juridique dont dispose Montréal. «Je crois qu’on devrait plutôt tenter tous les jours de parler avec le maire de Montréal», a-t-il lancé sous les applaudissements de quelques citoyens présents au conseil municipal.

Saint-Lambert avait installé en août un sonomètre sur le toit d’une maison lambertoise au cours du festival Osheaga pour mesurer le volume sonore pendant l’événement.

La porte-parole du promoteur evenko, Caroline Audet, avait alors indiqué à Métro que certaines modifications étaient faites pour contrôler le son, lors du festival, comme la console de son disposée plus près de la scène pendant le festival. Et les mesures des inspecteurs montréalais indiquaient un niveau de décibel moyen de 55 à 57db.

Mais rien pour satisfaire Saint-Lambert. Le maire Alain Dépatie, qui garde secret les résultats de ses tests de son, clamait en novembre «avoir en main toutes les preuves pour démontrer que le bruit en provenance du parc Jean-Drapeau est excessif et intolérable».

En réaction aux doléances de Saint-Lambert, le maire de Montréal, Denis Coderre, avait plutôt fait valoir, l’été dernier, le côté festif du festival Osheaga et dit que des tests de bruit étaient réalisés régulièrement. Il souhaitait laisser aller le processus judiciaire.

Me Alain Chevrier, du cabinet d’avocats Dunton Rainville, qui a été mandaté lundi par les élus, avait également été embauché par la Ville en novembre dernier «pour la recherche de solutions» dans le dossier.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.