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Le fisc mène des perquisitions chez Uber

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL – La société Uber Canada, qui offre des services de taxi non réglementés, est dans la mire du fisc québécois.

Une vingtaine d’enquêteurs et d’informaticiens de Revenu Québec sont débarqués jeudi avant-midi dans les deux bureaux montréalais de la firme Uber.

Revenu Québec dit avoir «des motifs raisonnables de croire que des infractions ont été commises à l’encontre des lois fiscales».

Les perquisitions visent la saisie de documents et de données afin de déterminer si l’entreprise oeuvre dans l’illégalité.

Les infractions aux lois fiscales exposent leurs auteurs à de lourdes amendes et des peines d’emprisonnement.

La présence d’Uber sur le territoire montréalais — et dans bien d’autres villes à travers le monde — est vigoureusement contestée par plusieurs instances.

À Montréal, les chauffeurs de taxi s’insurgent contre ce qu’ils estiment être une concurrence déloyale, alors qu’eux doivent débourser des centaines de milliers de dollars pour leur permis, payer des assurances spéciales et répondre à des normes établies par la Ville.

Le maire Denis Coderre ainsi que le ministre des Transports, Robert Poëti, ont également fait part de leur opposition aux activités d’Uber, qu’ils qualifient de service de taxi illégal, une opposition qu’a réitérée le maire Coderre jeudi matin alors qu’il participait à un événement public.

«Si vous donnez un ‘lift’ et vous recevez de l’argent, ça s’appelle un taxi. Il y a des permis pour ça, il y a des façons de faire. On ne peut pas arriver Gros-Jean comme devant et dire: je suis ici et je fais ce que je veux… à moins qu’ils aient 1,2 milliard $ pour acheter l’ensemble des permis», a déclaré le maire, reprenant presque intégralement des propos qu’il a déjà tenus à l’endroit d’Uber.

Il en a profité pour ajouter cette mise en garde aux citoyens privés qui cherchent à se faire un revenu d’appoint en s’improvisant chauffeurs de taxi: «Attendez-vous à une chose: si c’est du transport illégal, il y a des conséquences et les conséquences, c’est la saisie de la voiture».

Uber met en lien des propriétaires privés d’automobile qui se mettent en disponibilité avec des clients désireux de se déplacer à moindre coût qu’en taxi.

Une porte-parole de la maison-mère, à Toronto, Susie Heath, n’a pas donné d’entrevue, se limitant à transmettre à La Presse Canadienne par courriel une déclaration très brève, dépourvue de toute référence aux perquisitions et s’apparentant davantage à une affirmation commerciale générique qu’à une réaction.

«Nous voulons continuer à travailler avec les différents acteurs impliqués au Québec afin de promouvoir l’innovation, la création d’emplois ainsi que de fournir aux consommateurs des options, tant attendues, de transport abordable», a-t-elle écrit.

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