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L’absence d’une réceptionniste à la Commission des droits de la personne déplaît

Photo: Yves Provencher | Métro

Depuis quelques mois, aucune réceptionniste n’accueille les visiteurs de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) dans ses bureaux montréalais, ce qui soulève l’ire des organismes de défense des droits des personnes handicapées.

«C’est inconcevable, a lâché mercredi la présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), Linda Gauthier. Ça ne devrait pas être comme cela. Ce sont eux qui sont les porteurs de la Charte des droits et libertés de la personne.»

La réceptionniste qui accueillait les visiteurs dans les locaux de la CDPDJ situés dans le Vieux-Montréal est en congé de maternité. Elle a été remplacée par un téléphone qui permet à ceux qui veulent porter plainte ou qui désirent obtenir des informations de rejoindre la bonne personne. Des instructions sont affichées pour guider les visiteurs.

Mme Gauthier craint que des personnes non-voyantes ou analphabètes ne parviennent pas s’y retrouver dans cette nouvelle organisation. Selon elle, bien des personnes handicapées ont peu confiance en elles, ce qui fait qu’au moindre petit obstacle, elles abandonnent. «Elles ont peur des représailles et de perdre des services, a-t-elle mentionné. Si elles arrivent [à la commission] et qu’il n’y a pas un chat, elles prennent l’ascenseur et elles retournent chez elle.»

Le directeur de la recherche et du développement à la Fondation Mira, Noël Champagne, juge aussi aberrante l’absence de la réceptionniste à la CDPDJ. «Ça manque de civisme», a-t-il dit. Selon lui, les personnes qui se promènent avec un chien Mira sont pour la plupart complètement aveugles, ce qui fait qu’elles auront beaucoup de difficultés à rejoindre le personnel de la CDPDJ.

La CDPDJ a tenté de remplacer la réceptionniste à l’interne, mais aucun de ses employés n’étaient intéressés par cette tâche. «Dans une situation de gel d’embauche, on a fait ce choix difficile», a dit la directrice des services administratifs, Véronique Émond.

«On fera l’évaluation à la fin pour voir si c’est viable ou non de ne pas avoir de réceptionniste, mais pour l’instant, on a mis la priorité sur d’autres postes qu’on jugeait importants», a expliqué pour sa part le directeur de la recherche, de l’éducation et des communications de la CDPDJ, François Larsen.

Très peu de personnes se présentent en personne à la commission pour initier un processus de plainte, a souligné M. Larsen. Ce dernier a indiqué que ceux qui doivent se présenter dans les bureaux de la commission reçoivent au préalable des instructions précises pour s’y rendre sans problème. Il a ajouté que des efforts ont été consentis pour assurer l’accessibilité des bureaux de la CDPDJ.

Le RAPLIQ, de concert avec la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec, la Fondation Mira et Centre de recherche-action sur les relations raciales, songe à déposer une plainte à la CDPDJ. En 2012, l’organisme s’était plaint auprès de la commission puisque dans le bâtiment qui l’abrite, il y avait un ascenseur minuscule où l’interphone était trop élevé pour les personnes handicapées. Et le RAPLIQ a eu gain de cause.

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