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Un observatoire sur les enjeux de radicalisation

À l’issue du Sommet sur le vivre ensemble qui a réuni pendant 2 jours à Montréal 24 maires de grandes villes du monde, le maire Denis Coderre a confirmé jeudi la création de l’Observatoire international des maires sur le Vivre ensemble.

Cet observatoire doit tenir compte que les villes sont «particulièrement interpellées par les violences terroristes et les radicalisations diverses […] et se retrouvent au premier plan lorsque surviennent ces épreuves», peut-on lire dans les documents expliquant sa mission. En partenariat avec des universités, l’organisation doit ainsi colliger les meilleures pratiques sur les «questions du vivre ensemble» des différentes villes membres.

Son secrétariat permanent, qui sera présidé bénévolement par l’ancien diplomate canadien Raymond Chrétien, sera situé à Montréal pour les cinq prochaines années.

Déjà, les 24 maires présents à Montréal pour le Sommet sur le vivre ensemble, tels que les maires de Paris, de Bamako, de Beyrouth, de Dakar et d’Hiroshima, ont confirmé leur adhésion à cet observatoire. D’autres villes ont également démontré leur intérêt. Les villes participantes pourront diffuser de l’information et échanger sur un site internet concernant leurs pratiques respectives.

«Il y a 150 langues qui se parlent à Montréal, il y a des communautés qui viennent de partout dans le monde. Vivre ensemble, ça veut dire partager une langue commune, oui, mais avec une multiplicité de langues individuelles, la complexité d’avoir des hommes et des femmes qui viennent de partout dans le monde et c’est une tendance qui va en s’accélérant», explique Raymond Chrétien, qui avoue également que les jeunes djihadistes canadiens partis dernièrement se battre en Syrie a motivé sa décision d’accepter de présider l’observatoire.

Il soutient que le travail de l’observatoire aura pour but de faire des recommandations à toutes les villes qui y participeront, des «idées qui amélioreraient des comportements ou des pratiques» dans la gestion de ces villes, dit-il.

«Il y a 20 ans, les villes n’avaient pas beaucoup de pouvoir. Le pouvoir venait d’en haut. Maintenant, de plus en plus, le pouvoir va vers les villes», souligne-t-il.

Le Sommet du vivre ensemble, qui a reçu ses dignitaires avec un budget de 290 000$, a mené à la signature, jeudi, de la déclaration de Montréal par les 24 maires. Sans objectif chiffré, la déclaration comporte notamment comme objectif de mettre au cœur des préoccupations des villes «la qualité de vie, la diversité culturelle, la sécurité» et de ne laisser «aucun citoyen exclu».

«Cette déclaration est un engagement qui envoie comme message que nous travaillons dans un contexte d’inclusion, que nous avons une volonté politique d’agir ensemble pour trouver des solutions et de travailler aussi dans un contexte de prévention. Il ne faut pas créer des amalgames, il ne faut pas être naïf non plus», a indiqué le maire de Montréal.

Questionné par Métro à savoir si les discussions des derniers jours, tous à huis clos, avec les autres maires participants au sommet lui ont donné des idées de meilleures pratiques à implanter à Montréal, le maire Denis Coderre a simplement affirmé que «cela fera l’objet d’une prochaine conférence de presse».

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