Soutenez

Luka Rocco Magnotta: prêt à tout pour la gloire

Photo: La Presse canadienne

L’homme qui est soupçonné d’avoir tué et démembré un corps humain à Montréal pourrait avoir commis ces gestes pour connaître son ultime heure de gloire. Ce dernier pourrait être atteint d’un trouble sévère de la personnalité narcissique. «Les narcissiques sont comme des rats pris au piège. Ils sont prêts à tout faire pour sortir de leur anonymat», illustre Jean Proulx, directeur de l’École de criminologie à l’Université de Montréal.

Jean Proulx évoque une hypothèse pour expliquer ce type de comportement. «Les pervers sexuels veulent cacher leurs crimes car ils souhaitent récidiver, explique-t-il. Les narcissiques au contraire, espèrent créer un coup d’éclat afin d’obtenir un maximum d’exposition et de notoriété.» M. Proulx précise qu’il est cependant encore trop tôt pour faire un diagnostic.

L’affaire a créé une onde de choc tant au pays, qu’à l’étranger. Des actes d’une violence sans nom ont été filmés et des membres humains envoyés à différents bureaux de partis politiques. Le nom et des photos du principal suspect, Luka Rocco Magnotta, circulent à vitesse grand V sur le web et dans les médias.

«Un individu atteint d’un trouble sévère de la personnalité narcissique, qui vit modestement, qui jouit d’une carrière peu reluisante, peut provoquer un événement qui réduira l’écart entre ce qu’il voudrait être et ce qu’il est en réalité», fait valoir M. Proulx.

«Les personnes atteintes de tels troubles peuvent aussi éprouver un plaisir à déjouer les enquêteurs et les corps policiers dans le cadre de leur recherche, affirme Benoît Dassylva, médecin psychiatre à l’Institut Pinel. Ceci fait croître encore davantage leur sentiment de toute-puissance.»

Quelque 85 personnes sont dans les pénitenciers du Québec pour des meurtres à caractère sexuel. «Mais c’est la première fois que des images d’une telle violence circulent autant dans internet», note Jean Proulx.

À ce titre, le médecin psychiatre Benoît Dassylva s’inquiète de la curiosité que suscite cette affaire sur la toile. «Plusieurs personnes ont tenté de connaître cette affaire dans ses moindres détails, en regardant toutes les vidéos et les images disponibles, constate Dr Dassylva. Je trouve cela inquiétant : la frontière entre la curiosité et l’intérêt est parfois mince.»

Couverture médiatique
L’affaire Luka Rocco Magnotta a occupé 17 % de l’ensemble de l’actualité au Québec entre mercredi et jeudi, selon Influence Communication.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.