Le CHUM et le CHU Sainte-Justine regroupés

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette a annoncé jeudi matin le regroupement du Centre hospitalier de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine.

Fabrice Brunet, déjà à la tête du CHU Sainte-Justine, devient le président-directeur général des deux entités. Un conseil d’administration unique sera vraisemblablement nommé le 12 octobre. Le reste de la structure de chaque établissement demeurera la même, a assuré M. Barrette.

«L’intégration ne vise pas une économie d’échelle, mais que le continuum de soins entre l’enfance et l’âge adulte se fasse de façon plus fluide, a expliqué le ministre. Les deux établissements collaborent déjà de façon très étroite. Ceci est le dernier pas pour aller encore plus loin.»

M. Barrette croit également que cette nomination «amènera une bouffée d’air frais» au CHUM, qui a connu des conflits internes dans les derniers mois et les dernières années.

«Nous allons créer un nouvel environnement, avec une nouvelle vision, a commenté M. Brunet. Nous avions entamé une réflexion avec un groupe parmi lequel se trouvait des  patients, dont une qui avait une maladie chronique et qui avait du mal à avoir une prise en charge. Aujourd’hui, nous allons repenser le système pour qu’elle puisse elle nous dire ce dont elle a besoin.»

Le défi sera grand pour le nouveau PDG, selon le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU), qui représente des patients du réseau. «L’un des problèmes du CHUM actuel est que l’on n’a pas pu intégrer les différentes cultures organisationnelles des trois hôpitaux fusionnés dans le passé. On y ajoute un quatrième. Cela pourrait aider en donnant un modèle qui fonctionne bien», a souligné le directeur général du RPCU, Pierre Blain.

De son côté, le Syndicat des professionnels en soins de santé (SPSS) du CHUM craint que la concentration des pouvoirs restreigne l’accessibilité aux décideurs. «On n’a pas encore fini la transformation du nouveau CHUM et on ajoute un changement supplémentaire», a ajouté Guy Brochu, président du syndicat.

Quelques dizaines de membres du SPSS-CHUM manifestaient devant l’établissement pendant la conférence de presse du ministre afin de demander des fonds pour former les professionnels de soins dans le cadre de l’ouverture du nouveau CHUM au printemps 2016. «Ils disent que ça va se faire à coût nul. Dans ce cas, ils vont piger dans le budget général et couper des soins à la population», a estimé M. Brochu.