Des dons plus généreux mais moins nombreux dans le Grand Montréal

Le nombre de philanthropes dans la région du Grand Montréal est en baisse. Ceux qui continuent à donner à des organismes de charité sont toutefois plus généreux.

Dans le rapport Signes vitaux du Grand Montréal 2015, présenté mardi par la Fondation du Grand Montréal, il est indiqué que le don médian des philanthropes est passé 110$ en 1997 à 160$ en 2013, ce qui représente une hausse de 45,5%.

Pendant la même période, la proportion des citoyens du Grand Montréal qui ont ouvert leur portefeuille pour les organismes de charité a chuté, en passant de 22,9% à 20%.

Le président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal, Yvan Gauthier, a souligné qu’il y a un rattrapage à faire en matière de philanthropie dans la région métropolitaine. «La philanthropie est en train d’augmenter, a-t-il dit, mais on n’est pas rendu à la moyenne canadienne.» Le don médian au Canada s’élevait à 123$ en 2010 alors qu’au Québec, il se situait à 73$, d’après les données de Statistique Canada.

Pour stimuler la philanthropie ainsi que l’engagement citoyen, la Fondation du Grand Montréal a rendu public mardi une panoplie de données socio-économique sur la région métropolitaine. La présidente de la Commission scolaire de Montréal, Catherine Harel-Bourdon, a d’ailleurs profité de l’occasion pour inciter la communauté d’affaires de s’engager davantage dans le milieu de l’éducation.

«Il faut travailler ensemble pour que certains projets puissent être financés par le privé, a expliqué Mme Harel-Bourdon, précisant du même coup qu’elle ne faisait pas référence aux besoins de base financés par le gouvernement.

La présidente de la CSDM a donné comme exemple le président de BMO Groupe financier pour le Québec, Jacques L. Ménard, qui est engagé dans la lutte pour le décrochage scolaire, et la présidente de Gaz Métro, Sophie Brochu, qui est impliquée auprès des organismes Forces Avenir et Ruelle de l’Avenir.

«On est sur une trajectoire très positive [en matière de philanthropie]», a noté pour sa part le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitaine, Michel Leblanc, en évoquant entre autres l’événement JevoisMtl. Il a expliqué le fait que les entreprises au Québec soient moins enclines à contribuer à des organismes dans le besoin, particulièrement celles issues des milieux francophones, par des raisons culturelles mais aussi historiques.

Quelques données présentées par la Fondation du Grand Montréal sur la région métropolitaine

• 86,6% des immigrants au Québec se sont établis à Montréal en 2011.
• 53,4% du produit intérieur brut du Québec provenait du Grand Montréal en 2013
• 19,1% des familles avaient de faibles revenus
• 40% des ménages consacraient 30% de leurs revenus à leur loyer
• 1,1% est le taux annuel moyen de croissance de l’emploi dans le Grand Montréal, comparativement à 1,8% à Toronto, 1,6% à Vancouver et 2,8% à Calgary
• 1,2 est le taux d’homicide par 100 000 habitants à Montréal en 2012
• 46,5% est la proportion de diplômés universitaires
• 45,1% est la proportion de jeunes de 25 à 34 ans ayant un médecin de famille, contre 90% pour les 75 ans et plus.