Des lieux de cultes malvenus sur les artères commerciales

Un septième arrondissement passe à l’action pour règlementer les lieux de culte sur les artères commerciales.

Mardi soir l’arrondissement d’Outremont organise sa consultation qui permettrait à terme d’interdire tout nouveau lieu de culte sur les artères commerciales. Une démarche qui reçoit l’appui de plusieurs citoyens exaspérés par les lieux de culte illégaux de la communauté hassidique, mais que cette dernière réprouve.

Pour justifier sa démarche, l’arrondissement invoque un rapport du Conseil interculturel de Montréal daté de 2009 qui concluait que «la croissance des lieux de culte fait craindre aux municipalités une concentration de lieux de culte dans les quartiers résidentiels, ce qui ne manque pas de créer des tensions entre les lieux de culte (fidèles et responsables) et leurs voisinages (résidants et commerçants)».

L’arrondissement propose donc d’interdire tout nouveau lieu de culte sur les avenues Laurier Ouest et Bernard Ouest, où un projet est en gestation. En contrepartie, l’arrondissement ajouterait un nouveau secteur autorisant les lieux de culte au nord de la rue Van Horne dans le prolongement des rues Durocher et Hutchison. Plusieurs leaders de la communauté hassidique déplorent le caractère trop excentré de ce secteur.

Plusieurs arrondissements ont d’ores et déjà passé à l’action dans ce domaine sans attendre le processus de réflexion de la ville-centre qui doit aboutir en 2016.

Dans Anjou, l’arrondissement a même changé la classification d’un secteur pour faire en sorte qu’une église puisse tomber dans le domaine commercial en cas de session. L’arrondissement pourra alors mettre fin aux droits acquis liés à cet immeuble.

L’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve a quant à lui clarifié son plan d’urbanisme pour interdire la prière ou l’enseignement de la religion dans les centres communautaires. Plusieurs citoyens d’Outremont dénoncent le fait que des centres communautaires de leur quartier soient en fait des lieux de culte déguisés, car l’obtention du permis est plus facile.

Dans ceux d’Ahuntsic-Cartierville, du Plateau Mont-Royal et du Sud-Ouest, les élus ont eux aussi entamé des démarches similaires. Sur la rue Monk, TC Media a recensé au moins six lieux de culte en moins d’un kilomètre. En n’ouvrant généralement que le dimanche, ils ne contribuent pas à la vitalité commerciale du quartier et occupent les places de stationnement la seule journée de gratuité, déplorent certains citoyens.

Seul l’arrondissement de Saint-Laurent a pris des dispositions règlementaires permettant une augmentation des zones dédiées au culte. Néanmoins dans le cas des artères commerciales, l’arrondissement privilégie leur installation au-dessus des commerces déjà existants.