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Montréal vend ses vieilles voitures de métro

Photo: Paul Chiasson / La Presse canadienne

MONTRÉAL – Les premières voitures du métro de Montréal prendront bientôt leur retraite après 50 ans de service et l’agence de transport de la ville compte sur les membres du public pour leur donner une seconde vie.

La Société de transport de Montréal (STM) a récemment invité les gens intéressés à acheter et à transformer les voitures, qui seront graduellement remplacées au cours des prochaines années, à lui soumettre des propositions.

«Nous avons pensé que ce serait une bonne chose d’offrir au public l’occasion de nous donner des idées concernant ce que nous pourrions faire avec ces voitures, a déclaré le président de la STM, Philippe Schnobb. S’il est possible de les réutiliser, de protéger le patrimoine du métro, nous sommes ouverts.»

Pour être approuvé, un projet doit être réalisable et écologique, comprendre une planification budgétaire et respecter le côté patrimonial des voitures. Les demandeurs dont la proposition sera acceptée devront débourser entre 750 et 1000 $ pour acheter l’une des voitures, plus les frais de livraison, qui devraient tourner autour de 4000 $.

Si l’annonce a provoqué une certaine frénésie sur les médias sociaux, les experts préviennent qu’il ne sera pas facile de trouver de nouvelles vocations aux voitures.

D’autres villes ont transformé leurs vieilles voitures de train en restaurant ou en lieu d’exposition. New York a même décidé de jeter les siennes dans l’océan afin de créer des récifs artificiels. Mais la plupart de ces idées ne peuvent être répétées à Montréal.

Parce que le métro montréalais est entièrement souterrain, les voitures n’ont jamais été conçues pour demeurer à l’extérieur et encore moins pour supporter les durs hivers québécois. Le processus pour les rendre résistantes aux rigueurs hivernales pourrait se révéler très dispendieux et altérer leur célèbre design, selon plusieurs architectes interrogés par La Presse Canadienne.

Au courant de ces préoccupations, M. Schnobb a affirmé que la STM ne donnerait son aval qu’aux projets qui tiennent compte des coûts d’entretien à court et long terme. «Nous ne voulons pas que les voitures se retrouvent à rouiller au dépotoir dans 10 ans alors nous nous assurerons que les projets sont durables», a-t-il indiqué.

Un groupe établi dans le Mile End a proposé d’utiliser plusieurs voitures et de les placer bout à bout afin de créer une passerelle piétonnière au-dessus d’un tronçon de voies ferrées que les piétons traversent souvent illégalement.

«Alors que New York jette ses wagons désuets dans l’océan, nous leur redonnons une nouvelle vie, tout en réglant un problème d’urbanisme», peut-on lire sur le site web du projet, baptisé «La Passerelle des possibles».

Pesant deux tonnes, les voitures blanches et bleues font partie du paysage montréalais depuis que la première a roulé sur les rails du métro le 4 octobre 1966 et que le système a été déclaré officiellement en service par le ministre français Louis Joxe.

D’après les archives de «Montreal Gazette», 5000 citoyens et dignitaires ont assisté à la cérémonie d’inauguration, qui comprenait une fanfare et une bénédiction de l’archevêque de Montréal.

La date limite pour soumettre des projets est le 1er juin et la STM espère annoncer les propositions retenues d’ici l’automne, juste à temps pour le 50e anniversaire du métro.

«Les gens sont très attachés à ces voitures, a commenté Philippe Schnobb. Pour certains, elles ont toujours été dans leur vie.»

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