Prévenir la toxicomanie dès le primaire

Pour prévenir l’usage abusif de marijuana par les adolescents dans le contexte de sa décriminalisation, le Dr Martin Gignac, pédopsychiatre à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, estime qu’il faut effectuer des interventions ciblées dans les écoles dès le primaire.

Est-ce que la future légalisation du cannabis vous cause des inquiétudes pour la santé des adolescents?
Depuis qu’on parle activement de ce sujet, on envoie le message que c’est banal de consommer du pot. Pour des jeunes dont le cerveau est en développement, l’accès libre à ces substances peut pourtant être catastrophique. Ceux qui en font un usage abusif sont à risque de développer des psychoses, d’autres problèmes de santé mentale et des comportements nuisibles comme le vol ou la prostitution.

Quels sont les moyens les plus efficaces de prévenir cet usage abusif?
La prévention en milieu scolaire a fait ses preuves. Ça doit être fait dès la fin du primaire pour traiter le plus tôt possible les jeunes susceptibles de consommer. La période dangereuse est entre 12 et 14 ans. On peut identifier les jeunes présentant certains facteurs de risque, comme le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), l’impulsivité et la recherche constante de nouveauté, en distribuant un questionnaire dans les écoles. On peut ensuite intervenir directement auprès d’eux pour leur faire prendre conscience des dangers de cette drogue.

De telles mesures sont-elles déjà mises en place?
Une équipe de recherche du CHU Sainte-Justine effectue présentement un projet-pilote à ce sujet (Co-venture). Mais on sait que ça fonctionne. Beaucoup plus, d’ailleurs, que des campagnes de publicité. C’est aussi très peu coûteux. Les décideurs doivent développer un programme à grande échelle et déployer un financement public.

Info
Conférences sur le thème du cannabis et de la santé des jeunes
Mardi de 8h45 à 15h15
Amphithéâtre Justine-Lacoste du CHU Sainte-Justine