Augmentation des tentatives de meurtres à Montréal en 2015

Le Service de police de Montréal (SPVM) attribue l’importante augmentation de 48% des tentatives de meurtre en 2015 aux guerres internes au sein des groupes de crime organisé de la métropole.

Le rapport annuel du SPVM, publié mardi soir, fait en effet état de 111 tentatives de meurtre en 2015, le plus haut nombre depuis 2012, avec 121. En revanche, on en dénombrait 75 en 2014. Les homicides ont aussi augmenté de 7,1%, passant de 28 à 30.

Le directeur adjoint des services corporatifs au SPVM, Claude Bussières, reconnaît que les importants coups de filet policiers dans le monde du crime organisé seraient à l’origine de ces bonds.

«En 2015, nous avons fait plusieurs opérations majeures concernant les gangs de rue et le crime organisé. Dans le cadre de ces opérations, souvent on a arrêté des têtes dirigeantes assez élevées dans la hiérarchie, ce qui fait que des gens veulent prendre leur place. Cela crée des conflits internes dans ces organisations-là», a-t-il expliqué en point de presse, mercredi.

M. Bussières s’est d’ailleurs dit content du bilan général de la criminalité en 2015. «On est satisfaits du rapport annuel parce qu’on a une baisse en général de 2,5% de la criminalité à Montréal», a-t-il affirmé.

On note entre autres une diminution de 17,6% des vols de véhicules motorisés, et de 7,2% les vols simples.

Le nombre d’agressions sexuelles, lui, a bondi de 17%, mais M. Bussières n’y voit pas que du mal. «Une agression sexuelle, ça en est toujours une de trop. Mais on est content sur un autre côté, puisque que les gens dénoncent plus les agressions sexuelles. C’est ce qu’on veut. On veut briser le silence des victimes, hommes ou femmes», a-t-il assuré.

Il juge que la campagne #AgressionNonDénoncée et les dénonciations à l’encontre de l’animateur Jian Ghomeshi et l’homme d’affaires Marcel Aubut ont encouragé plus de victimes à signaler leur agression. Le nombre de signalements a aussi augmenté après d’autres cas d’agression sexuelle hautement médiatisés au cours des années précédentes, selon lui.

Données ouvertes

Le SPVM et la Ville de Montréal ont d’ailleurs lancé un programme de données ouvertes sur la criminalité, hier.

Des données telles que la nature d’un crime, l’endroit, la date et la période de la journée où il a eu lieu seront désormais disponibles sur le portail de la Ville.

Pour le moment, seulement les introductions par effraction sont disponibles, mais le SPVM compte rajouter plusieurs autres crimes tout au long de l’été.