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La drave s’invite au Quartier des spectacles

Photo: Chantal Levesque/Métro

«Réinventer la drave» en plein cœur de Montréal, tel est le défi inédit qu’a relevé l’équipe de la firme d’architecture Kanva dans une œuvre de près de 400 m accessible au public dès aujourd’hui.

«On voulait recréer la drave sur la rue Sainte-Catherine», a indiqué à Métro l’architecte Rami Bebawi, rencontré dans un café de la Place des Arts. «Ce musée à ciel ouvert», qui s’étend des rues De Bleury à Clark, habillera la place publique jusqu’au 29 mai.

La création «artistique et historique» est constituée de quelque 1 000 billots massifs de chêne, de pruche et de cerisier provenant d’une scierie des Cantons-de-l’Est. Grâce au dénivelé de la rue Sainte-Catherine, les billots de bois, soigneusement disposés, semblent déferler sur une rivière, symbolisée par une ligne bleue au sol. Aux extrémités de l’œuvre urbaine, intitulée 560 km, un panneau en bois décrit brièvement l’installation artistique.

«Il y a des gens qui ont demandé quand on allait faire couler l’eau. On est en ville, quand même!» –Rami Bebawi, architecte

Se fondant dans le décor, de nombreux bancs stylisés offrent aux passants l’occasion d’«entrer en contact avec le bois et son odeur, avec la nature», a précisé, souriante, la scénographe Laurence Boutin-Laperrière. «Dans les grandes villes, c’est [le règne de] la technologie. On est déconnectés de la nature qui nous entoure. On doit apprendre d’où viennent nos produits», a soutenu M. Bebawi.

Lorsque les premiers camions ont déchargé leurs billots de bois lundi, les citoyens se sont rapidement «intéressés» au projet, s’est réjouie la scénographe. «On voyait les gens compter les années des billots», a-t-elle ajouté. Les jeunes seront «émerveillés» par l’ampleur de l’installation, et les personnes plus âgées seront heureuses «de se rappeler des souvenirs» d’une autre époque, a indiqué M. Bebawi.

Quant à l’aspect écologique, M. Bebawi précise que le bois, fraîchement coupé, sera renvoyé à la scierie dès la fin de l’exposition. «Au lieu de sécher à la scierie, il va sécher sur la rue Sainte-Catherine», a-t-il lancé, en indiquant du doigt son imposante création.

Histoire

L’œuvre, qui a coûté 65 000 $, est un hommage «poétique» à la drave, une technique de flottage du bois utilisée anciennement par les bûcherons pour mener le bois de la forêt à la scierie.

560 km, c’est la distance que parcourt du nord au sud la rivière Saint-Maurice, en Mauricie, une région qui est le berceau de la transformation du bois au Québec.

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