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Marcher pour prévenir d’autres génocides

Photo: Mario Beauregard/Métro

Des dizaines et des dizaines de drapeaux arméniens et quelques drapeaux rwandais, israéliens et ukrainiens ont flotté dimanche au dessus de la rue Sainte-Catherine, entre l’avenue Atwater et la Place des Arts, à l’occasion de la Marche pour l’humanité et la prévention des génocides.

Parmi les milliers de personnes présentes pour commémorer les génocides du dernier siècle, plusieurs ont évoqué le devoir de mémoire pour éviter que d’autres massacres ne se produisent.

«Au printemps 1994, les Tutsis ont été tués pendant 100 jours, a rappelé Fifi Kabagema, une Tutsie du Rwanda. Pendant que nous commémorons cela, il y a des massacres au Burundi.»

«Si on oublie, ça va recommencer», s’est inquiétée son amie Marie-Josée Gicali, soulignant à quel point les séquelles sont encore importantes pour les rescapés de cette tragédie.

Maksuni Orde et Kenan Poyraz craignent pour leur part un éventuel génocide kurde en Turquie et en Syrie. «Des villages kurdes sont attaqués, des couvre-feu sont imposés, des institutions culturelles, des églises et des anciennes bibliothèques sont détruites», a souligné M. Orde.

«On voit dans plusieurs pays une montée de l’intolérance et de l’insécurité des populations, ce qui peut conduire aux pires excès. Il ne faut pas attendre qu’on en arrive à des situations de massacres et gestes haineux pour combattre l’intolérance et le racisme partout où il y en a.» –Françoise David, députée de Québec solidaire

Éduquer les jeunes
Selon Heidi Berger, la prévention des génocides passe notamment par l’éducation des jeunes. Cette productrice de films documentaires, dont les parents sont des survivants de l’Holocauste, milite pour que les génocides soient obligatoirement enseignés à l’école secondaire.

«En visitant des écoles pour mon film basé sur le témoignage de ma mère, j’ai appris que plusieurs adolescents terminent leur secondaire sans savoir quoi que ce soit sur ce qu’est un génocide. Il n’y a pas de cours qui doit l’aborder obligatoirement, alors ça dépend de chaque professeur», déplore-t-elle.

Mme Berger doit rencontrer le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx cette semaine pour lui faire part de ses propositions.

Un génocide se définit, selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, par la commission d’actes ayant pour intention de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

Plusieurs élus ont participé à la marche, dont la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly, la ministre québécoise des Relations internationales Christine St-Pierre et le conseiller municipal Harout Chitilian.

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