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F1: des publicités unilingues de Heineken font réagir

Photo: Métro

Au lendemain de l’annonce par Heineken de son partenariat de cinq ans avec la Formule 1, qui inclut une présence dès ce week-end au Grand Prix du Canada, des organisations de défense de la langue française se révoltent des affiches unilingues anglophones installées par le géant néerlandais de la bière aux abords du circuit Gilles-Villeneuve.

En cause trois immenses panneaux publicitaires de Heineken – où on peut lire «If you drive never drink» (Si vous conduisez, ne buvez jamais) –  qui ne devraient vraisemblablement pas être traduits en français.

Le Mouvement impératif français et la Société Saint-Jean-Baptiste, deux organisations de défense de la langue française, rappellent toutes deux que la Loi 101 doit être respectée par tous.

«Il existe une loi en vigueur au Québec, qui s’appelle la Charte de la langue française, et comme toutes les lois, il faut qu’elle soit respectée», rappelle Maxime Laporte, président général de la Société Saint-Jean-Baptiste.

«Pourquoi faut-il toujours se justifier et refaire, à chaque fois qu’il y a un manquement à la loi 101, le débat linguistique que nous avons tenu à l’époque de son adoption?» – Maxime Laporte, président général de la Société Saint-Jean-Baptiste

Pour la Société Saint-Jean-Baptiste, l’entreprise Heineken et l’organisateur du Grand Prix du Canada ne sont pas au-dessus des lois. «Qu’on soit une entreprise de plusieurs milliards de dollars ou un simple citoyen, quand on va dans un pays, on respecte les lois en vigueur», insiste M. Laporte en rappelant que le Québec n’est pas le seul à être doté d’une loi linguistique, puisque 389 états fédérés ou fédéraux en possèdent une.

Pour sa part le Mouvement impératif français martèle que le Québec est francophone. «C’est inacceptable, lance Jean-Paul Perreault, le président de l’organisme. Lorsque des entreprises viennent solliciter le marché québécois, elles doivent le faire dans le respect des caractéristiques du territoire où elles veulent développer leurs affaires.»

Pour éviter que ce genre d’incident ne se répète, M. Perreault souhaite que «l’Office québécois de la langue française soit proactif et agisse en amont pour s’assurer que l’identité québécoise et la langue française soient respectées.»

De son côté, Heineken s’est défendue en indiquant que le Grand Prix du Canada est un événement d’envergure internationale. «Les spectateurs lors de la F1 atteignent 400 millions dans le monde entier. En tant que marque internationale, nous devons être conscients de notre public mondial», a indiqué l’entreprise à Radio-Canada. Au moment de mettre en ligne, Heineken n’avait toujours pas répondu au courriel de Métro.

«Pour Heineken, le fait que le Grand Prix rejoigne 400 millions de personnes est suffisant pour nier l’identité québécoise. Pour eux, le monde et l’humanité sont anglophones», déplore Jean-Paul Perreault, du Mouvement Impératif Français. Pour Maxime Laporte de la Société Saint-Jean-Baptiste, la réponse de Heineken est «méprisante». «Pour eux, puisqu’ils ont des centaines de millions de clients à travers le monde, ça serait un prétexte pour ne pas respecter les lois du Québec. Le respect des cultures doit être aussi la responsabilité des entreprises. Un bon citoyen corporatif, c’est une entreprise qui comprend là où elle se trouve.»

Le maire de Montréal Denis Coderre a également réagi à la controverse. «La question de la langue n’est pas une question de promotion. La question de la langue c’est une question de ce que représente Montréal. Et Montréal est une métropole francophone avec une grande diversité,  avec un contingent anglophone également, mais on va s’assurer que ça ne se reproduise plus», a indiqué Denis Coderre lors d’un point de presse dimanche matin.

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