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Pas de femme dans le top 10 des hauts salariés de Montréal

Hôtel de Ville de Montréal at Montreal on October 9, 2012. Denis Beaumont Photo: Archives Métro

Aucune femme ne fait partie du top 10 des plus hauts salariés de Montréal, déplore l’opposition officielle, Projet Montréal.

Des données obtenues en vertu de la Loi sur l’accès à l’information ont permis à Projet Montréal de constater que seules 16 femmes faisaient partie, en 2015, du top 100 des plus hauts salariés de Montréal. Mais aucune ne faisait partie du top 10.

La femme la mieux payée à la Ville de Montréal est en fait en 15e position du top 100. Il s’agit de la directrice générale adjointe du service de la qualité de vie qui empoche un salaire de 215 502$. Elle est suivie en 16e position par la directrice du service des ressources humaines, avec un salaire de 210 828$.

Projet Montréal regrette que ce «boy’s club perdure». «À Montréal, l’équité c’est beaucoup plus un discours qu’une réalité», a affirmé Guillaume Lavoie, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances. En 2014, elles étaient 14 femmes dans le top 100.

Le top 100 comprend essentiellement des cadres de la Ville et des postes d’État-major du Service d’incendie et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le cadre le mieux payé à la Ville de Montréal en 2015 était Marc Parent, alors directeur du SPVM (391 438$), suivi par le directeur de la Ville de Montréal, Alain Marcoux (357 217$) et de l’inspecteur général, Denis Gallant (296 040$).

Quatre femmes font partie du top 25 et sept femmes font partie du top 50.

L’opposition croit pourtant que ces chiffres auraient pu être meilleurs, alors que «plus d’une dizaine de nouveaux postes de haute direction ont été créés par le maire» depuis son élection. Guillaume Lavoie donne en exemple le Bureau de la Ville intelligente, le Bureau de l’inspecteur général, le Service de la performance organisationnelle, le Bureau des relations internationales: tous des bureaux créés depuis l’élection de Denis Coderre et pour lesquels un homme a été nommé à leur tête.

«À chaque création de bureau, on n’a pas utilisé ça pour dire qu’à la Ville de Montréal il allait y avoir des femmes à des postes de direction majeurs. C’est des opportunités perdues qu’on ne va pas reprendre facilement. On ne peut pas arriver à un résultat différent en faisant systématiquement la même chose», déplore M. Lavoie.

Parmi tous les employés de la Ville de Montréal, seulement 37,9% étaient des femmes en date de décembre 2015, une légère baisse par rapport à 2012, alors qu’elles formaient 38% de la fonction publique de Montréal.

«C’est une volonté très ferme d’améliorer la parité hommes-femmes dans l’ensemble de notre administration, a réagi Pierre Desrochers, président du comité exécutif. On a fait beaucoup d’efforts et on va continuer à améliorer la situation.»

Il fait valoir qu’en 2015, 40% des promotions dans la haute direction ont été accordé à des femmes et 54% des cadres cols blancs sont des femmes. «Ce sont des choses qu’on va vouloir continuer à travailler, on continue à promouvoir des femmes», ajoute M. Desrochers, mentionnant au passage que le prochain Vérificateur général de la Ville de Montréal sera une femme.

Manon Gauthier, responsable du statut de la femme au comité exécutif, a rappelé que le Conseil des Montréalaises avait constaté dans leur dernier rapport «une évolution au cours des dernières années de l’ascension des femmes cadres à Montréal». «Mais on a été très honnêtes sur le fait qu’il reste toujours du chemin à faire. Là où il y a des correctifs à faire, on va le faire», a admis Mme Gauthier.

M. Desrochers reconnaît que dans le cas de création de bureaux, des femmes devraient être nommées. «Dans la mesure du possible, on va le faire», dit-il, mentionnant qu’il faut que des femmes appliquent à ces postes.

Il souligne que, parmi les cadres, les policiers et pompiers sont surreprésentés. «Et ce sont des secteurs où les femmes sont sous-représentées. Mais on a probablement le corps policier où il y a le plus de femmes au Canada», souligne-t-il.

Autres statistiques

  • Pour les minorités visibles et ethniques, l’administration rate sa cible d’embauche à 29%, alors qu’on visait 33%.
  • L’embauche des autochtones devait augmenter de 50%, il y a plutôt eu une diminution de 50%.

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