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Des banques s’éloignent de l’industrie du cannabis

Marijuana plant Photo: Getty Images/iStockphoto
Alexandra Posadzki, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — La Banque Scotia et la Banque Royale du Canada renoncent à fournir des comptes à des entreprises liées au secteur du cannabis, obligeant certains propriétaires à trouver une solution de rechange.

Après une relation d’une dizaine d’années avec la Banque Scotia, le propriétaire de Hemp Country Nathan MacLellan dit avoir reçu une lettre de l’institution financière l’informant que son compte avait été fermé.

Le commerce situé à Woodstock, en Ontario, vend des articles liés à la marijuana, dont des pipes et des pipes à eau — mais pas la substance elle-même, assure M. MacLellan.

Il a soutenu qu’il ne vendait rien d’illégal et qu’il ne comprenait pas pourquoi la banque ciblait son magasin alors que plusieurs autres commerces vendent des produits liés au cannabis.

Le propriétaire juge «insultant» de se faire traiter ainsi alors que le gouvernement fédéral envisage la légalisation du cannabis.

Depuis ce temps, le commerçant a pu ouvrir un compte dans une coopérative de crédit locale, mais le processus s’est avéré ardu. La première coopérative de crédit qu’il avait contactée lui avait servi «le même charabia» que la Banque Scotia, a-t-il souligné.

Au mois d’août, un nouveau producteur de marijuana médicinale a reçu un appel de la Banque Scotia pour l’avertir que l’institution ne ferait plus affaire avec les entreprises liées au cannabis.

L’entreprise, qui cherche à obtenir un permis pour la culture de marijuana médicale, ne voulait pas être nommée par crainte d’affecter négativement sa demande auprès de Santé Canada.

Le porte-parole de la Banque Scotia Rick Roth a expliqué dans un courriel que, pour des raisons de confidentialité, la banque ne pouvait pas commenter des cas particuliers.

En général, cependant, l’institution souhaite «gérer les risques judicieusement tout en prenant des décisions prudentes d’affaires», a-t-il soutenu.

«C’est pourquoi la banque a pris la décision de fermer les comptes existants de petites entreprises et de proscrire l’ouverture de nouveaux comptes pour des clients classés comme des « entreprises liées à la marijuana »», a-t-il ajouté.

La Banque Royale a également confirmé qu’elle ne fournissait plus de services bancaires à des entreprises «impliquées dans la production et la distribution de cannabis».

«Nous confirmons que cela fait partie de nos pratiques d’affaires. La banque revérifie périodiquement les relations avec ses clients en fonction de plusieurs facteurs afin de mesurer les bénéfices et les risques associés à ces services bancaires», a écrit le porte-parole de la banque, AJ Goodman, dans un courriel.

Il y a un an, la Banque Royale a fait parvenir une lettre à Bruce Linton, le président et chef de la direction de Canopy Growth, pour lui dire que son compte avait été annulé. Il s’est souvenu que plusieurs autres producteurs avaient reçu des lettres similaires à l’époque.

«Probablement qu’une personne spécialisée en analyse de risques a décidé que la marijuana était un sujet avec beaucoup d’incertitude», a-t-il suggéré.

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