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Trudeau autorise deux projets de pipelines sur trois

A yard in Gascoyne, ND., which has hundreds of kilometres of pipes stacked inside it that are supposed to go into the Keystone XL pipeline, is shown on Wednesday April 22, 2015. Reviving the Keystone XL pipeline project from Canada has become an official policy of the Republican party in the 2016 election, with its inclusion in the platform that's just been approved at the national convention. THE CANADIAN PRESS/Alex Panetta Photo: Alex Panetta/La Presse canadienne

Le premier ministre a donné son autorisation mardi au projet Trans Mountain et à l’élargissement de la Ligne 3.

Le gouvernement Trudeau avait jusqu’au 19 décembre pour prononcer sur Trans Mountain, le controversé projet de 6,8G$ entre l’Alberta et Vancouver. Le projet de l’entreprise Kinder Morgan ne fait pas l’unanimité. Les peuples autochtones clament que leurs droits ne sont pas respectés, alors que la Colombie-Britannique et la Ville de Vancouver s’opposent au projet qui prévoit un triplement du flux à 890 000 barils par jour.

«Ce projet permettra de créer 15 000 emplois et de tripler la capacité de cet oléoduc», a souligné Justin Trudeau en conférence de presse.

Ce dernier a aussi donné son approbation au remplacement de la Ligne 3 entre l’Alberta et le Wisconsin. Ce pipeline de 1660km appartenant à Enbridge attendait l’approbation fédérale pour pouvoir être remplacé et doubler ainsi sa capacité de transport,  pour un total de 760 000 barils par jour.

Seul Northern Gateway, un projet de pipeline de 6,59G$ entre Edmonton et Kitimat au nord de la Colombie-Britannique a été repoussé. Il avait reçu le soutien du gouvernement Harper en 2014. Mais les Premières Nations, qui clamaient ne pas avoir été correctement consultées, avaient gagné en Cour.

«Ce projet n’est pas dans l’intérêt des communautés locales et la forêt du Grand ours n’est pas un endroit approprié pour un pipeline», a notamment déclaré M. Trudeau.

L’Association canadienne des producteurs de pétrole prévoit une hausse de production de 20% d’ici 2021, pour atteindre 4,8 millions de barils par jour. Cette expansion passe impérativement par la construction de nouveaux pipelines ou par l’élargissement des pipelines existants. «Le gouvernement a pris la bonne décision pour la prospérité des Canadiens. Nous prendrons nos responsabilités pour que le projet avance avec succès», a réagi Tim McMillan, président de l’association

Les opposants au projet n’ont pas tardé à réagir. «Avec cette annonce, le premier ministre Trudeau a rompu ses engagements climatiques et envers les droits des peuples autochtones, en plus de déclarer la guerre à la Colombie-Britannique. Si le premier ministre Trudeau voulait voir des manifestations semblables à celles du Standing Rock arriver au Canada, il a réussi», a commenté Patrick Bonin, porte parole de Greenpeace Canada. «Aujourd’hui le gouvernement Trudeau aurait pu annoncer tout simplement qu’il se retirait de l’accord de Paris sur le climat», a ajouté Aurore Fauret, coordonnatrice de la campagne sables bitumineux de l’organisme 350.org.

Une position partagée par Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre qui prévoit déjà que le projet ne passera pas le test des tribunaux, comme Northern Gateway.

Du côté autochtone, le grand chef Stewart Phillip, de l’Union des chefs de la Colombie-Britannique a souligné que la circulation des pétroliers dans le détroit de Burrard augmentera de 700 pour cent, et c’est évident qu’il y aura un jour une collision dans un détroit si congestionné».

Au Québec, le processus de consultation publique du projet Énergie Est est en suspens depuis que des commissaires de l’ONÉ ont dû se retirer après des soupçons de partialité. Ce projet piloté par TransCanada prévoit de transporter 1,1 millions de barils par jour entre l’Alberta et le Nouveau-Brunswick en passant par le Québec.

Avec La Presse canadienne

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