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Le Bloc québécois choisira son chef le 22 avril

Photo: La Presse Canadienne
Émilie Bergeron - La Presse Canadienne

Le prochain chef du Bloc québécois sera choisi en date du 22 avril, ont décidé les délégués du parti réunis en conseil général du parti, à Boucherville, samedi.

La date déterminée par les délégués, samedi, avait été proposée par le Bureau national. Cet échéancier était notamment défendu par le président de Bloc, Mario Beaulieu. La résolution a été adoptée à forte majorité, «à plus de 70 pour cent» des voix, a précisé le député de Bécancour-Nicolet-Saurel et président du caucus du parti, Louis Plamondon.

La décision ne fait pas l’unanimité, loin de là. Selon l’ancien chef Gilles Duceppe, une course hâtive permettra à la députée péquiste Martine Ouellet — que l’on dit fort tentée par le poste — d’être candidate tout en continuant de siéger à l’Assemblée nationale.

Si Mme Ouellet fait le saut sur la scène fédérale tout en demeurant députée provinciale, cela serait «une erreur», déplore M. Duceppe.

Il craint que l’échéancier choisi favorise certains candidats plutôt que d’autres, faisant allusion à Mme Ouellet. «Elle aurait tout aussi bien pu y aller en 2018», a-t-il déclaré lors d’une entrevue téléphonique à La Presse canadienne.

Même son de cloche du côté du leader parlementaire du Bloc, Luc Thériault, qui juge que le parti se dirige vers «une pseudo-course» au couronnement «anticipé» en adoptant un échéancier qu’il qualifie de «précipité».

Le président du Bloc, Mario Beaulieu, s’est de son côté réjoui du développement survenu samedi, écrivant sur sa page Facebook que «plus que jamais, le Québec a besoin d’un Bloc fort et uni pour mener ses combats jusqu’aux prochaines élections».

Le député de La Pointe-de-l’Île avait dit qu’un tel échéancier tient compte d’un calendrier politique chargé à l’automne, avec les élections municipales et le congrès du Parti québécois, notamment.

La députée péquiste de Vachon fera part de ses intentions quant à la course à la succession de M. Duceppe, dimanche. La candidate défaite à la direction du Parti québécois rallie déjà l’appui — bien qu’elle n’ait pas officialisé sa décision — de certains députés bloquistes comme Xavier Barsalou-Duval, à l’instar notamment des militants Denis Trudel, Catherine Bouchard-Tremblay, Sophie Stanké, Philippe Cloutier et Vincent François.

La principale intéressée a toutefois soutenu en entrevue téléphonique que les personnes intéressées à diriger le Bloc disposaient d’amplement de temps pour le faire, s’empressant d’ajouter que sa propre candidature n’est pas confirmée.

La proposition de fixer le couronnement de la course à 2017 est évoquée depuis «déjà près d’un an» par le Bureau national du Bloc, a fait valoir celle qui a assisté au conseil général de samedi à titre d’observatrice.

Quant à la possibilité qu’elle soit aspirante-chef du Bloc tout en siégeant à l’Assemblée nationale, Mme Ouellet considère que «le commissaire à l’éthique a clos cette question-là.»

«Il l’a dit: il n’y a aucun conflit d’intérêts, (…) aucun problème d’éthique. Je pense qu’il faut arrêter d’inventer des problèmes là où il n’y en a pas», a-t-elle dit.

Une course en 2018 aurait permis «une plus grande convergence» des forces souverainistes, a souligné M. Duceppe, mentionnant la proposition lancée par Luc Thériault de permettre à tous les membres d’un parti indépendantiste de se prononcer sur le couronnement d’un chef au Bloc.

En entrevue, M. Thériault s’est dit «déçu» de la résolution adoptée par les délégués, faisant valoir qu’une course qui se serait déroulée «en même temps que le processus menant à un Congrès» pour se conclure en juin 2018 aurait attiré plus d’attention plutôt que 2017, année où le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique choisiront aussi leurs chefs respectifs.

«(Ceci) aurait permis à tous les candidats de s’inscrire à l’intérieur du processus, avec la base militante, pour définir l’avenir et le programme du Bloc québécois», a-t-il expliqué.

Le député de Montcalm déplore la tenue d’«une bataille de procédures» qui a permis, selon lui, d’éviter «les débats de fond».

«J’aurais aimé ça savoir ce que les gens pensaient de l’idée d’ouvrir le vote à l’ensemble des membres des partis indépendantistes pour donner un sens à la convergence.»

Aucun candidat ne s’est encore officiellement lancé dans la course la direction du parti souverainiste à Ottawa, mais la députée péquiste Martine Ouellet pourrait faire le saut dès dimanche pour briguer le poste laissé vacant par Gilles Duceppe. Elle a convoqué la presse à Montréal pour faire le point sur sa réflexion des dernières semaines.

Félix Pinel, qui était candidat dans Rivière-des-Mille-Îles lors des plus récentes élections fédérales, a par ailleurs annoncé cette semaine son intention de briguer la chefferie du parti.

De son côté, Louis Plamondon, voit d’un bon oeil l’éventuelle candidature de Martine Ouellet, même s’il dit regretter que le chef intérimaire, Rhéal Fortin, ne brigue pas l’investiture.

Le député de Bécancour-Nicolet-Saurel souligne que Mme Ouellet a une bonne notoriété, ayant l’expérience de deux courses à la chefferie au provincial. Il affirme également qu’elle possède une très grande connaissance des dossiers fédéraux, puisqu’elle a toujours assisté aux conseils généraux du Bloc.

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