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Rencontre Trump-Trudeau: Les désaccords mis de côté

Prime Minister Justin Trudeau and U.S. President Donald Trump take part in a joint press conference at the White House in Washington, D.C. on Monday, Feb. 13, 2017. THE CANADIAN PRESS/ Photo: Sean Kilpatrick/THE CANADIAN PRESS

À leur première rencontre officielle, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau et le président des États-Unis, Donald Trump, ont mis leurs divergences d’opinions de côté.

Le directeur de l’Observatoire sur les États-Unis et professeur au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal, Frédérick Gagnon, juge que cette rencontre a été très bien orchestrée.

Quelles sont vos impressions de cette rencontre?
«Je dirais mission accomplie pour M. Trudeau, il n’y a ni faux pas, ni confrontation dans cette rencontre. On a vraiment essayé de minimiser les divergences d’opinions entre les deux leaders. C’est un bon début, mais quand il va falloir prendre les décisions, il y aura sûrement des désaccords.»

A-t-on écarté les enjeux les plus épineux?
M. Trudeau a parlé de lutte contre les opioïdes à la frontière et a évité de manière très habile toute la question du terrorisme. Sur la question du commerce aussi, on a presque pas nommé l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et on a voulu minimiser les conflits possibles.

Pourquoi a-t-on axé la rencontre sur le rôle des femmes dans l’économie?
Donald Trump a été critiqué parce qu’il a tenu des propos injurieux à l’égard des femmes. Le fait de proposer une rencontre à M. Trump où on met en évidence le rôle des entrepreneures, c’était payant pour M. Trudeau qui se dit féministe. C’est payant aussi pour M. Trump parce que ça lui permet de mettre l’accent sur un enjeu dont il a moins parlé : celui du rôle des femmes dans la société.

«Il n’y avait rien d’improvisé aujourd’hui. Il y a eu des choix stratégiques à l’égard de M. Trump, dont celui d’offrir une photo de lui avec Pierre-Elliott Trudeau, pour établir un lien plus personnel.» –Directeur de l’Observatoire sur les États-Unis et professeur au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal, Frédérick Gagnon.

Peut-on être rassuré par M. Trump qui a parlé d’ajustements mineurs à l’ALENA?
Oui, c’est rassurant, parce qu’on a maintenant officiellement une déclaration du président américain à cet égard, alors qu’il avait mentionné d’abroger l’ALENA. Il a atténué un peu son discours, mais il ne faut pas se leurrer. C’est America First avec M. Trump.

Le premier ministre a d’ailleurs souligné l’importance du Canada dans l’économie américaine, pourquoi?
Beaucoup d’acteurs à Washington oublient l’importance du Canada parce qu’on en parle peu. La stratégie d’Ottawa constitue à dire : «On n’est pas un problème, mais n’oubliez pas que lorsque vous voudrez renégocier l’ALENA, que la relation commerciale avec le Canada a été très bénéfique pour les États-Unis.»

Même s’il a dit ne pas vouloir «faire la leçon» aux États-Unis, M. Trudeau a souligné que l’intégration des réfugiés syriens au Canada s’était bien passée. Était-ce une petite pique à M. Trump?
C’est peut-être une petite flèche, mais assez douce. M. Trudeau est dans une position délicate, les Canadiens souhaitent qu’il mette de l’avant ses valeurs, mais critiquer ouvertement le président américain ne servirait à rien à mon avis. Ce n’était pas risqué de faire les choses comme il l’a fait aujourd’hui.

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