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La plainte de Boeing n'est pas fondée, dit Anglade

Dominique Anglade Photo: Denis Germain | TC Media
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, s’interroge sur les motifs qui ont incité Boeing à déposer une plainte contre Bombardier (TSX:BBD.B) auprès du département américain du Commerce.

En marge d’une annonce économique à Montréal, vendredi, dans l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent, elle a estimé que la plainte du géant américain n’était «pas fondée».

«Si ils avaient une plainte à formuler, ils aurait dû le faire depuis longtemps, a affirmé Mme Anglade au cours d’un entretien. Or, ils viennent juste de la déposer (la semaine dernière).»

Boeing (NYSE:NA), qui en a particulièrement contre la commande de 75 avions CSeries décrochée par Bombardier auprès de Delta Air Lines l’an dernier, allègue que la multinationale québécoise vendait ses avions CSeries sur le marché américain «à des prix dérisoires».

L’entreprise établie à Chicago demande aux autorités américaines l’imposition d’un droit compensatoire d’au moins 79,41 pour cent ainsi qu’un autre droit antidumping de 80,5 pour cent contre Bombardier.

«Il y a un contexte qui explique cela, plus que des faits qui le justifient», a dit Mme Anglade, sans toutefois aller jusqu’à dire que cette démarche était motivée par les positions protectionnistes de l’administration du président américain Donald Trump.

La ministre de l’Économie a affirmé que l’investissement de 1 milliard $ US effectué par l’État québécois pour mettre la main sur 49,5 pour cent du programme de la CSeries respectait les règles commerciales internationales.

Des rencontres se déroulent à l’interne à ce sujet, a-t-elle précisé, sans toutefois en dévoiler la nature.

«Nous allons nous assurer de défendre le secteur de l’aérospatiale et démontrer à quel point les commentaires (faits par Boeing) ne sont pas exacts», a-t-elle dit.

De passage à Montréal jeudi, le premier ministre Justin Trudeau, dont le gouvernement vient de consentir un prêt de 372,5 millions $ à Bombardier, avait affirmé qu’il était important de soutenir l’avionneur québécois.

Des éloges d’Air Canada

Bombardier s’est par ailleurs attiré les éloges d’Air Canada (TSX:AC), qui a salué les efforts de l’entreprise québécoise qui, avec son avion CSeries, vient menacer le duopole de Boeing et Airbus.

«Les technologies perturbatrices ont été à l’origine d’innovations importantes dans l’histoire de l’industrie aéronautique et nous ne sommes pas en faveur des efforts visant à les étouffer», a dit le président et chef de la direction du transporteur aérien, Calin Rovinescu, à ses actionnaires dans le cadre de l’assemblée annuelle qui se déroulait à Montréal.

Les appareils de Boeing — dont les 787 Dreamliner et les 737 MAX — sont bien représentés dans la flotte d’Air Canada. La société a également été le premier client nord-américain d’envergure de la CSeries.

Air Canada a commandé 45 appareils CS300 et dispose également d’options pour 30 autres avions, ce qui pourrait faire grimper la valeur du contrat, selon les prix affichés, à 6,3 milliards $ US.

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