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Les Français de Montréal mobilisés pour le 2e tour

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
Émilie Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Des milliers de Français qui se trouvent dans la région de Montréal ont massivement répondu, samedi, à l’appel aux urnes du second tour qui déterminera, qui d’Emmanuel Macron, du mouvement En marche!, ou de Marine Le Pen, du Front national, accédera à la présidence de la France.

Si de nombreux observateurs s’attendent à un fort taux d’abstention de la part des électeurs français, de ce côté de l’océan, au Québec, c’est plutôt une importante mobilisation qui a été vue samedi.

C’est du moins le constat qu’ont partagé à La Presse canadienne plusieurs ressortissants français qui se sont rendus au Collège Stanilas, dans l’arrondissement Outremont de Montréal, pour exercer leur droit de vote dans l’un des 24 bureaux de vote qui y ont été installés.

En début d’après-midi, plusieurs milliers d’électeurs français avaient fait la file à l’extérieur pour remettre leur bulletin de vote, selon les estimations d’une bénévole qui indiquait le chemin à suivre, Nadia Camus. Celle-ci, qui était présente depuis 6 h le matin, faisait état d’une attente d’environ deux heures.

Les choses s’étaient calmées à ce moment de la journée, a-t-elle dit, ajoutant toutefois que, plus tôt, les électeurs en attente de voter s’entassaient jusqu’en bordure de l’avenue Van Horne et du boulevard Dollard.

Les portes du Collège Stanislas ont été ouvertes à 8h et demeuraient ouvertes jusqu’à 20h.

«Au vu de la quantité de gens qui étaient là ce matin, au moins c’est encourageant. À Montréal, je ne suis pas sûre que le taux d’abstention soit trop élevé!», a lancé une électrice de 55 ans, Catherine, qui attendait depuis 45 minutes pour accorder son vote au centriste Emmanuel Macron.

Cette analyste financière qui a seulement voulu s’identifier par son prénom avait tenté de voter à deux reprises au premier tour, le 22 avril, mais avait dû rebrousser chemin.

Pour un autre électeur de 26 ans qui affirmait patienter depuis plus d’une heure, Victor Silvestrin-Racine, il est important que les Français ne s’abstiennent pas pour ne pas maximiser les chances de l’emporter de la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen.

Le haut taux d’abstention projeté par plusieurs sondeurs a motivé encore davantage ce Canado-Français né à Montréal à se prononcer au second tour.

«Plus il y aura d’abstentions, plus les chances qu’un gouvernement extrémiste passe sont grandes, donc il ne faut pas s’abstenir», a fait valoir celui qui s’apprêtait à voter pour Emmanuel Macron, mais qui avait donné son appui au socialiste Benoît Hamon au premier tour.

Il a ajouté qu’il était persuadé que les Français de partout dans le monde «allaient être suffisamment intelligents pour voter en grand nombre».

Certains électeurs interrogés ont par ailleurs tenu à souligner que de faire blocage à Marine Le Pen n’était pas leur seule motivation, samedi.

«Ce n’est pas seulement un vote de défiance ou contre (Marine Le Pen) pour bloquer absolument l’extrême droite, a exposé Catherine. Je ne tiens pas du tout à ce que l’extrême droite passe, mais en même temps je pense que, dans le programme de Macron, il y a peut-être des choses qui sont positives et qui peuvent faire avancer la France.»

Un autre électeur dans la vingtaine, Olivier, a précisé qu’il avait déjà voté pour M. Macron au premier tour et qu’il le faisait à nouveau puisque son programme le convainc sur plusieurs aspects.

Selon les informations rapportées par la consule générale de France à Montréal mardi, 57 842 Français sont inscrits pour voter dans la circonscription de Montréal et dans les environs dont 56 429 dans la métropole seule. De telles statistiques représentent une hausse par rapport à la précédente élection.

En France, le second tour a lieu dimanche, mais les Français qui se trouvent à l’extérieur doivent voter samedi.

Meilleure organisation que le premier tour

Le premier tour qui a eu lieu à Montréal le 22 avril avait été marqué par de longues périodes d’attente. Les heures d’ouverture des bureaux de vote avaient dû être étendues.

«L’amélioration, elle est surtout au niveau des files prioritaires, a dit la bénévole Nadia Camus, affirmant avoir reçu plusieurs commentaires positifs. Les femmes enceintes (et) les personnes handicapées ont une file d’attente beaucoup plus courte qu’au premier tour.»

Catherine avait tenté de voter au premier tour, mais avait dû rebrousser chemin à deux reprises, avant et après son travail, a-t-elle expliqué. «Pour moi, voter, c’est quelque chose d’important, donc j’aurais aimé pouvoir le faire au premier tour», a exposé celle qui aurait alors voté pour François Fillon.

Mardi, la consule générale de France à Montréal, Catherine Feuillet, avait annoncé des mesures visant à assurer le bon déroulement du second tour. Parmi celles-ci: un premier contrôle sur le boulevard Dollard afin de permettre «d’accélérer l’accès au bureau de vote».

Un couple de Français dans la trentaine qui sortait du Collège Stanislas accompagné de sa petite fille d’un peu plus de deux ans s’est montré d’accord. Marlène Parisot et Jérémy Lambolez ont affirmé avoir attendu seulement une quinzaine de minutes alors qu’ils avaient dû se résoudre à ne pas voter au premier tour.

«On est venus, on est restés pendant deux heures avec elle et puis on est repartis parce qu’on était encore dehors, il pleuvait, il faisait froid (…) On était très très déçus», a mentionné Mme Parisot.

Au premier tour, 22 734 Français se sont déplacés pour voter à Montréal, toujours selon la consule générale à Montréal.

Ailleurs au Canada, plusieurs autres bureaux de vote étaient installés, dont un à l’Ambassade de France à Ottawa.

Note aux lecteurs: Dans une version précédente, on disait qu’il y a avait 57 842 inscrits au Québec. Dans les faits, il s’agit de la circonscription de Montréal.

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